C'est le nouveau cadre imposé par la pandémie de coronavirus : pas de rassemblements, pas de manifs. Alors, 3 associations et syndicat (le DAL, ATTAC et la CGT) appellent à manifester... depuis les fenêtres ! Samedi 28 mars à 18h, à Toulouse, le mal logement va tenter de se faire entendre.
Comment être vus, entendus lorqu'on n'a plus le droit de manifester en nombre ? Comment manifester aux fenêtres quand on n'a pas de logement ? C'est toute la complexité de l'opération prévue pour le 28 mars à 18h à Toulouse : manifestations aux fenêtres.
Une énième journée d'action européenne contre le mal-logement prévue de longue date et qui doit s'adapter à la conjoncture. L'initiative des fenêtres est française et reprise pour l'instant seulement à Berlin. Depuis le début de l’épidémie de coronavirus, les associations ne cessent d’alerter sur le sort des sans-abris et mal-logés.
Applaudissements, bruits, concert de casseroles, slogans, il faudra être imaginatif
Jointe par téléphone, la porte parole du DAL 31 Nina Condeço le reconnaît : ça ne va pas être facile de mobiliser et d'être entendus. "On compte beaucoup sur le relais des réseaux sociaux. Comme tout le monde, nous sommes confinés. Nous appelons les gens à faire des banderoles, des pancartes, à se prendre en photo..."
Pour tenter de faire masse, les photos peuvent être envoyées sur le nouveau mail du DAL 31 (dal@daltoulouse.org) qui les publiera ensuite sur son Facebook. Un petit échauffement de revendications à 18H avant la répétition des applaudissements pour les personnels soignants à 20H.
Des précaires, mal-logés, sans abris encore plus mal lotis avec ce virus.
"Le réseau associatif est fragilisé, même si la solidarité continue". Nina Condeço ne baisse donc pas les bras pour autant. Selon le DAL 31 (Antennes à Toulouse et Colomiers), il y aurait 4 200 personnes à Toulouse sans abris et logés dans des contions précaires.
Des personnes qui se retrouvent encore plus isolées avec la pandémie, des difficultées pour accéder aux colis alimentaires et des déplacements limités pour les bénévoles. "Quand j'entends que le gouvernement va réquisitionner 2 000 places d'hôtels au plan national, c'est ridulement insuffisant."
Le logement c’est pour les gens, pas pour l’argent !
Les réquisitions de places d'hôtels, mais aussi le report de 2 mois de la trève hivernale initialement prévue juqu'au 31 mars font partie des mesures annoncées par le gouvernement le 13 mai dernier. "Le logement c’est pour les gens, pas pour l’argent !", c'est le slogan de la journée du 28 mars, avec des revendications toujours les mêmes :
- La réquisition immédiate pour les sans-abris et les très mal logés dans les zones tendues, des logements vacants de grands propriétaires, des locations Airbnb &Co, des hôtels vacants et des logements sociaux inutilisés
- La suspension des loyers et rétablissement renforcé des APL
- La suspension des factures impayées d’énergie, d’eau, de téléphone et d’internet pour cause de revenus insuffisants ou en baisse
- L’arrêt du harcèlement des sans-abris et des mises à la rue qui continuent : expulsions illicites, occupants sans titre, camping, habitat léger ou mobile…
D'autres actions prévues
En plus de ces manifestations aux fenêtres prévues le samedi 28 mars, les associations vont également faire des collectes de produits de première nécessité (alimentation, santé, hygiène) un peu partout. La Fédération du DAL a égelement prévu d'écrire vendredi au ministre chargé du logement Julien Denormandie pour alerter sur la situation et faire avancer les revendications. Une pétition est aussi en ligne.Quant à la manifestation telle qu'elle était prévue initialement avant le coronavirius, il faudra trouver une autre fenêtre de tir. Quand les mesures de confinements seront levées.