Quel avenir pour les clubs sportifs, à l'issue de la crise sanitaire qui frappe la France ? Ils sont en danger, selon certains élus de la région Occitanie qui demandent d'ores et déjà un plan de soutien à l'économie des clubs professionnels et amateurs.
"Le sport ne sera pas prioritaire dans notre société. Il n'est pas prioritaire aujourd'hui dans les décisions qui sont prises par le gouvernement", a averti Roxana
Maracineanu, la ministre des sports dans l'émission Le Club sur Eurosport, ce mercredi 22 avril 2020.
Le sport ne sera pas la priorité du gouvernement en cas d'arbitrage à rendre sur le plan de déconfinement en préparation
Une déclaration qui ne va pas sans inquiéter dans les milieux sportifs. Des incertitudes grandissantes que partagent certains élus de la région Occitanie.
Du lien social
Laurence Arribagé, adjointe à la mairie de Toulouse en charge des sports, a d'ailleurs réagi aux déclarations de la ministre. Bien consciente de la nécessité de préserver la santé des joueurs, des supporters et des salariés des clubs, l'élue toulousaine demande la mise en oeuvre d'un plan de soutien à l'économie des clubs professionnels et amateurs.
De son côté, Kamel Chibli, vice-président de la région Occitanie en charge des sports, a lancé l'alerte. Pour lui, l'importance du sport est sous-estimée dans cette crise sanitaire.Oui @RoxaMaracineanu, la santé des joueurs, supporters, et salariés doit être la priorité.
— Laurence Arribagé (@LArribage) April 22, 2020
Cependant il est urgent de présenter un plan de soutien à l'économie des clubs professionnels et amateurs, vecteurs de lien social. Il est question aujourd’hui de leur survie ! https://t.co/q8I4ZPLIW7
Fond national dédié
Rappelant que la région Occitanie compte 1,4 millions de licenciés, toutes disciplines confondues. Kamel Chibli demande "un plan Marshall" pour le sport. Afin que les clubs ne mettent pas la clé sous la porte. "Il y a 17 000 clubs sportifs en Occitanie, 16 000 d'entre eux sont des petits clubs, qui font la vie de nos villages et de nos villes. On parle de cohésion sociale, là", explique-t-il. "Pour ces clubs, on sait déjà que la perte de subventions privées sera entre 25 et 45 %, jusqu'à 50 % parfois. Tout l'argent qui vient de la billetterie et de la buvette n'est pas rentré, or c'est 20-25 % de leur financement".Kamel Chibli dit vouloir "agir avant de réagir".
Il faut sauver le sport en France
La région Occitanie a avancé 6 millions d’euros de subventions. Et mis en place un fond de 5 millions d’euros pour le monde associatif, qui va permettre d’accompagner tous les petits clubs avec une aide entre 1 000 et 32 000 € en fonction de leur dimension. Mais l'élu demande la participation de l'Etat, avec un fond national dédié. "Bien sûr, ce ne sera pas au niveau de la relance économique mais l'aide ne doit pas se cantonner à de la réorganisation, il faut un budget supplémentaire".
"L'inconnue totale"
En attendant un coup de pouce providentiel, les clubs sont en plein désarroi, tant l'inconnue est grande. "Comment parler d'avenir ?", explique Sophie Raffy, la présidente du TUC Omnisports, le plus ancien des clubs de la région Occitanie, avec 6 200 adhérents et 20 sections sportives. "C'est très délicat à ce jour. On nous a parlé d'une reprise possible le 15 juin, mais comment la réaliser ? On ne sait pas, c'est l'inconnue totale".Alors que les clubs commencent à remplir les dossiers de demande de subventions, les responsables savent que l'impact sera très important.
"C'est difficile de faire des prévisions", reconnaît Sophie Raffy. "Est-ce qu'on va garder nos licenciés ? On n'a pas rempli nos objectifs, comment compenser ces rentrées d'argent qu'on n'a pas eu ? C'est presque un semestre de perdu". Le club estimait à 320 000 euros l'impact financier, au début du mois d'avril.Le sport va en pâtir