Le groupe Teleperformance est poursuivi devant l'OCDE pour avoir imposé selon des syndicats des conditions de travail "dangereuses", en pleine épidémie de Covid-19. En mars, l’entreprise a fait l’objet d’une mise en demeure de l’inspection du Travail sur son site de Blagnac, près de Toulouse.
La CFDT, CGT et FO ont dans le viseur le groupe Teleperformance. Les syndicats français, appuyés par une organisation internationale, poursuivent devant l'OCDE le leader mondial des centres d'appels pour des conditions de travail "dangereuses" dans 10 pays, en pleine période de pandémie du Covid-19.
Parmi eux, la Colombie, le Royaume-Uni, l'Albanie, le Portugal, la Grèce, les Philippines et donc la France. Ironie de l'histoire, dans l'Hexagone et plus précisément à Blagnac (Haute-Garonne), Teleperformance assure la permanence du numéro vert 0800 130 000 qui n'est autre que celui du numéro d'information sur le Covid-19 ...
Absence de mesures de distanciations
Selon Samira Alaoui, déléguée syndicale centrale CGT, citée par l'AFP, le groupe a "tardé à mettre en place le télétravail dans ses centres d'appels, qui sont restés ouverts, mettant en danger la santé des travailleurs".Ainsi au mois de mars, l'inspection du travail a décidé de fermer le site de Blagnac (Haute-Garonne) pour qu'il soit désinfecté. Plusieurs cas suspects de coronavirus auraient été détectés parmi le personnel. Durant son inspection, l’inspecteur du travail a constaté l’absence de mesures de distanciations dans la salle de repos. Pire, les postes de travail n'étaient pas nettoyés après chaque rotation d’équipes.
Une attitude "indigne d'un leader mondial des services numériques de demander à ses salariés d'utiliser leur téléphone portable personnel pour le télétravail", pour Samira Alaoui. La direction de Teleperformance avait pourtant assuré le 7 avril avoir commandé plus de 6 millions de masques et avoir mis "50 % de la force de production en télétravail avec un objectif des 2/3 d'ici mi-avril".