Depuis le début de la crise, le coronavirus a fait perdre 30 millions d'euros à la régie de transports de Toulouse, Tisséo. La situation n'inquiète pas les syndicats même si des interrogations pèsent sur les grands projets, comme la 3e ligne de métro, et la façon dont seront compensées ces pertes.
Depuis le début du confinement, les comptes de Tisséo subissent directement les effets de la crise du coronavirus. La baisse de la fréquentation de 95% du réseau couplée à la gratuité ont entraîné une perte 10 millions d’euros. Autre point noir.
De nombreuses entreprises ne s'acquittent plus du Versement Transport (VT), l’impôt payé par les entreprises qui finance majoritairement les transports de l’agglomération, soit un manque à gagner de 20 millions d'euros. Au total, comme l'a révélé un média local, la régie des transports de Toulouse a perdu 30 millions d'euros en à peine un mois.
Report de la 3e ligne de métro ?
Des chiffres confirmés par Marie-France Didierjean, secrétaire générale de la CFDT au sein de Tisséo. " Ce sont en effet des informations données lors du dernier CSE (Conseil social et économique)". Même si elle reconnaît l'aspect "sans précédent" de cette crise, ces pertes conséquentes ne l'inquiètent pas outre mesure : "Tisséo est financé par l'argent public et donc ses budgets ont déjà été attribués depuis l'an dernier", précise-t-elle. "Je suis confiante pour son avenir. Il y aura peut-être moins d'embauches sur quelques mois mais je ne crois pas à de possibles licenciements."
En revanche, Marie-France Didierjean estime qu'il y aura probablement des "réajustements à faire" concernant les charges de l'entreprise mais aussi les investissements futur comme le projet de 3e ligne de métro.
Un point de vue partagé par le secrétaire général CGT Tisséo, Stéphane Chapuis : "Nous n'allons pas fermer car nous avons la chance d'être en régie et d'avoir un budget de dotation. Ce sont en effets les futurs projets qui devront être étalés et repoussés pour amortir ces rentrées moins importantes de recettes."
Mais le syndicaliste ne veut pas s'arrêter à ce seul chiffre de 30 millions d'euros de pertes. "Il faut aussi voir que Tisséo réalise des économies en cette période de confinement ; en terme de salaire avec la multiplication des arrêts maladies et du temps partiel (pris en charge par la puissance publique) mais aussi en raison de la baisse du coût d'entretien et de la consommation de gaz et d'essence de la flotte."
T1 : Modification de l'offre https://t.co/gTg3iakk7T
— Tisséo Voyageurs (@infoTisseo) April 16, 2020
Impactés l'an prochain
La CGT craint en revanche que la diminution de la rémunération des employés, la fermeture de lignes non rentables, l'utilisation de la sous-traitance ou encore l'augmentation des impôts des habitants de la métropole toulousaine soient d'autres solutions envisagées par la direction de la régie de transport pour compenser ces pertes. Des mesures auxquelles elle s'opposera.
"L'impact, nous le ressentirons réellement à Tisséo l'an prochain. Vus les chiffres, nous n'aurons par exemple sûrement pas de prime d'intéressement", détaille Stéphane Chapuis.
Des chiffres qui pourraient s'avérer en 2021 bien plus mauvais pour Tisséo. De grandes entreprises de l'agglomération toulousaine, comme le géant Airbus, voient actuellement leur activité chuter. De nombreux plan sociaux sont en préparation dans la filière aéronautique ce qui pourrait directement impacter, dans les prochaines années, le Versement Transport (VT) calculé en partie sur les effectifs de ces entreprises.