Début novembre, le gouvernement a appelé les pouvoirs publics à mettre en place une série de mesures pour prendre en charge les populations précaires pendant cette deuxième vague de l'épidémie de Covid-19. En Haute-Garonne, la préfecture va créer plusieurs centaines de places d'hébergement.
Comme la première au printemps, la deuxième vague de l'épidémie de Covid-19 "touche particulièrement les personnes les plus précaires", selon le gouvernement. Une instruction interministérielle publiée le 3 novembre par le ministre de l'Intérieur, le ministre des solidarités et de la santé, la ministre du logement et la ministre de la citoyenneté liste les mesures attendues des pouvoirs publics pour "les protéger et de ne pas dégrader leurs conditions de vie". Hébergement, aide alimentaire, accès à la santé, aux douches ou encore aux masques sont autant d'actions évoquées dans cette directive. La préfecture de Haute-Garonne vient d'annoncer aux associations la création de plusieurs centaines de places d'hébergement à Toulouse, ce dont se réjouit le CEDIS, le collectif d'entraide et d'innovation sociale du département, associé à une réunion à ce sujet la semaine dernière.
Environ 350 places d'hébergement supplémentaires créées à Toulouse
Pour une fois, le CEDIS se réjouit d'une décision des pouvoirs publics. "350 places au minimum vont être ouvertes à Toulouse" explique Thomas Coudrette, membre du collectif. "C'est une collaboration intelligente entre l'Etat, les collectivités locales et les associations. C'est suffisamment rare pour qu'on le souligne."Le collectif présente le détail de ces places sur son site internet :
- Le centre d’hébergement de la Roseraie, ouvert il y a 2 ans, devrait accueillir environ 125 personnes.
- Un autre site proposé par une association devrait ouvrir rapidement pour accueillir environ 50 personnes, isolées ou en famille, y compris des personnes à mobilité réduite.
- Deux autres sites proposés par la Métropole à la préfecture vont permettre d’accueillir environ 170 personnes supplémentaires.
- Des hôtels pourront éventuellement être mobilisés.
Un bémol cependant
Si le CEDIS se réjouit de ces créations de places, il regrette cependant qu'elles soient surtout destinées aux personnes à la rue et pas aussi à celles vivant en squats et en bidonvilles, beaucoup trop souvent sans accès à l'eau et à l'électricité.Car si cet accès à l'hygiène et à l'aide alimentaire fait bien partie des priorités listées par le gouvernement dans son instruction aux préfets, la préfecture de Haute-Garonne l'a pour l'instant très peu évoqué, selon le collectif.Ces places annoncées, c'est à la fois beaucoup et c'est trop peu. Il est urgent aujourd'hui de parler du reste. La question aujourd'hui, c'est d'avoir aussi des places pour les gens qui vivent dans des squats ou des bidonvilles. C'est aussi l'aide alimentaire qui est un vrai enjeu et l'accès aux douches et aux laveries pour les personnes en grande précarité.
A Toulouse, selon le dernier recensement de la ville, on estime à 4 200, le nombre de personnes sans domicile fixe. Mais elles seraient plutôt 5 000 selon les associations. Ces dernières n'ont pas cessé d'alerter sur leur sort et leurs besoins pendant tout le premier confinement.Il faut vraiment que cette crise sanitaire soit l'occasion de progresser sur les besoins fondamentaux des personnes. C'est l'occasion de reconnaître à ces gens qu'ils sont des humains. Il est urgent que l'ensemble des collectivités locales et tous les acteurs institutionnels se mobilisent avec les associations pour cela.