Les syndicats et les personnels ont à nouveau alerté l’Agence Régionale de Santé sur le défaut de moyens alloués aux services de gériatrie et cardiologie du CHU de Toulouse. En gériatrie, la grève court depuis le 30 mars. En cardiologie, la grève commencée le 8 avril dernier se poursuit.
Le point commun des services de gériatrie et de cardiologie du CHU de Toulouse est que ses personnels sont au bout du rouleau. Les soignants de ces deux pôles sont en grève depuis plusieurs semaines. Avec leurs syndicats, ils ont alerté l’agence régionale de santé (ARS) sur les sous-effectifs chroniques et les dégradations des conditions de travail que subissent les personnels de ces services.
Une situation très tendue en gériatrie
Dans le service de gériatrie, les personnels évoquent une « maltraitante entraînée par le manque de personnel » notamment lors de la distribution et de l’aide à la prise des repas. Ils réclament d’urgence « la mise en place d’hôtelières, indispensables pour la distribution des repas à chaque service, ainsi que le recrutement d’aides-soignants et d’infirmières pour mettre fin à une « mutualisation et un brassage tout azimut en pleine crise sanitaire, favorisant les clusters et à l’origine d’erreurs et d’une prise en charge dégradée des patients ».
Le personnel de ce pôle déplore "des accidents de travail en lien avec ces conditions de travail dégradées".
Faute de personnel, les patients mangent au mieux froid ou seulement une partie de leur repas, certains patients fragiles perdent du poids, les soins d’hygiène sont aussi dégradés. Les patients de l’unité Alzheimer déambulent toute la journée, très anxieux, il y a des chutes et agressions entre patients
Avec deux aides-soignants pour 20 patients l’après-midi, les conditions de travail ne sont guère favorables. Les syndicats et le personnel indiquent que ces problèmes sont connus : « Déambulation des patients qui laissent traîner les couches dans l'environnement, urinent dans le couloir, déperfusent les autres patients ou eux-mêmes ». Ils partagent la réponse de la direction à leurs alertes, notamment en cas d’agitation de malades « Protocole: isolement patient, appel vigile, contention chimique et technique »
Sont également déplorés les « rappels fréquents des équipes à certaines périodes du fait de l'absentéisme, engendrant des heures supplémentaires, dans ce contexte de crise sanitaire déjà difficile ».
Aujourd’hui, on parle de travail en équipe "adapté", le nouveau mot pour dégradé!
Ils réclament la tenue d’une enquête immédiate auprès du personnel soignant qui tient à disposition des « fiches de signalement d’évènements indésirables ». Le personnel de ce service est en grève depuis le 30 mars 2021.
Une grève illimitée dans le service de cardiologie
En cardiologie, la grève a commencé le 8 avril dernier pour les personnels de Soins Intensifs du CHU de Toulouse et se poursuit.
Les syndicats et le personnel demandent l’apport de 10 infirmiers et 10 aides-soignants pour renforcer l’équipe de remplacement du pôle cardiologie qui en compte 650.
Les plannings sont modifiés en permanence. Les soignants n’en peuvent plus de faire des heures supplémentaires et de devoir gérer la pression permanente pour combler l’absentéisme. Impossible aussi de prendre des congés convenables l’été. Sur 8 absences, on compte 4 burn out !
Face à leurs requêtes, la direction a proposé de " fermer des lits ».
Le personnel du pôle cardiologie dénonce le fait que la direction « affiche fièrement un retour à l’équilibre de ses comptes… mais au prix de la dégradation des conditions de travail ».
Ce 22 avril, le personnel du service cardiologie est rassemblé dans le hall de l'hôpital de Rangueil pour une nouvelle journée de grève.