Le refuge des tortues de Bessières est une structure unique dans la région et rare en France. Un paradis pour tortues abandonnées qui ouvrira exceptionnellement ses portes au public du vendredi 23 juin au dimanche 25 juin avant une ouverture complète en 2018.
Le lieu est éloigné de toute habitation et il ne faut pas rouler trop vite sur cette petite route de campagne pour ne pas rater la discrète entrée. Mais une fois descendu de voiture, c’est un vrai petit paradis à l’échelle des tortues qui s’offre au regard. Des maisonnettes colorées s’alignent, chacune dans un enclos de plusieurs mètres de côté, tous différemment et très joliment parsemés de plantes autour d’une petite mare. Si les tortues pouvaient parler, elles diraient chaque jour leur bonheur d’être ici !
Le projet d'un passionné
Pour répondre avec autant d’attention aux besoins de chaque espèce, le savoir encyclopédique de l’initiateur de ce projet était nécessaire. Jérôme Maran est passionné depuis toujours par ces animaux à carapace. Il a parcouru l’Afrique et l’Asie pour les étudier, a découvert de nouvelles espèces et l’une d’elle au Gabon porte même son nom, la Péluse de Maran.En 2006, il fonde son association qui aboutit à la création du refuge des tortues il y a deux ans. Environ 350 tortues de 35 espèces différentes y sont actuellement accueillies. La majeure partie d’entre elles sont apportées par des particuliers qui souhaitent se séparer de cet animal qui vit plusieurs dizaines d’années ou qui les ont trouvées en bord de route ou de chemin. Les 20% restants sont confiées par les Douanes, des tortues saisies dans le cadre de démantèlement de trafic d’animaux sauvages. Contrairement à d’autres structures, ce refuge est un lieu d’accueil où les tortues finiront leur vie en paix mais l’association n’a pas encore l’autorisation de les confier à l’adoption.
Solidarité et bonnes volontés
La construction de ce refuge et l’entretien des tortues représentent des charges financières importantes. Depuis le début, ce projet tient grâce aux bonnes volontés et à la solidarité. Jérôme Maran a décroché plusieurs bourses pour le financement et les dons d’entreprises et de particuliers sont nombreux, mais la structure a aussi pu s’appuyer sur la solidarité locale. Ainsi, les rambardes en métal qui séparent le public des enclos ont été données par un ferrailleur et un autre entrepreneur a mis une pelleteuse à disposition le temps de creuser les bassins. Les exemples de ce type sont nombreux pour aboutir à ces petits parcs parfaitement adaptés aux tortues que Lia, l’une des bénévoles, appellent ses « filles » quand elle leur apporte tous les jours des fruits et des légumes. A l’écart, d’autres espèces plus impressionnantes comme l’agressive tortue-alligator attendent leur ration de poisson ou de viande.Portes ouvertes au refuge
Cet univers pensé pour les tortues est pour l’instant inaccessible au public, à l’exception de quelques visites scolaires et de journées portes ouvertes dans l’année. Les prochaines auront lieu du vendredi 23 juin au dimanche 25 juin, l’occasion de visiter l’endroit et de s’informer, surtout pour les personnes souhaitant avoir une tortue à la maison car les règles se sont durcies depuis les années 90 et la catastrophe des tortues de Floride. Vendues par millions dans les animaleries alors qu’elles ne faisaient que quelques centimètres, beaucoup ont fini relâchées dans la nature quelques années après où elles se sont adaptées au climat, souvent aux dépends des espèces locales. Courant 2018, le refuge espère pouvoir ouvrir toute l’année au public pour montrer, informer et surtout partager cette passion pour les tortues.Le reportage au refuge des tortues :