Fermeture des urgences de nuit : "Cela va continuer dans les prochaines années" alerte Vincent Bounes, chef du Samu 31

Après les urgences de l'hôpital Ducuing, fermées plusieurs nuits au mois d'avril, c'est au tour de la clinique de Muret de fermer son service d'accueil de nuit pour une durée indéterminée, faute de personnel suffisant. Pour Vincent Bounes, vice-président de la Région Occitanie en charge de la santé, et chef du Samu 31, la tendance va se poursuivre "encore pour les cinq prochaines années".

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Quand ça arrive c'est qu'il n'y a malheureusement pas d'autres solutions", commente Vincent Bounes, vice-président de la Région Occitanie en charge de la santé, et chef du Samu 31, à propos de la fermeture des urgences de nuit de Muret (Haute-Garonne).

"D'ordinaire le problème se pose au moment des vacances scolaires, poursuit-il. Les soignants partent en vacances, on réduit le nombre de lits, et parfois on ferme le service de nuit. Mais pour Muret c'est un problème plus profond. Les urgences nocturnes vont sans doute être fermées plusieurs mois." La clinique a en effet subi une vague de perte de personnels soignants, entre démissions et arrêts maladie. 

La démographie des médecins en France va continuer de chuter pendant les cinq prochaines années au moins.

Vincent Bounes

Un personnel qu'il est de plus en plus difficile de remplacer au pied levé. "Ce qu'il faut bien comprendre, explique le chef du Samu de Haute-Garonne, c'est que la démographie des médecins en France va continuer de chuter pendant les cinq prochaines années au moins". Le temps que la fin du numerus clausus, actée en 2019, ne donne des résultats, avec l'arrivée sur le marché d'un plus grand nombre de jeunes médecins.

"Ce qu'il faut espérer, c'est que ces fermetures d'urgences restent brèves, et coordonnées entre les cliniques et hôpitaux d'un même secteur", assure-t-il.

Des conséquences sur les urgences du CHU ?

Les fermetures de services d'urgence à Toulouse et sa périphérie risquent de drainer de nombreux patients vers le CHU de Toulouse. "Il y a 30.000 patients par an aux urgences de Muret, donc c'est inévitable. Les patients en ambulatoire peuvent trouver d'autres solutions, mais les cas les plus lourds seront forcément dirigés vers l'hôpital public."

Une hausse de fréquentation qui devrait être de l'ordre d'une centaine de patients supplémentaires par  mois au CHU. "Ça paraît peu comme ça mais c'est une charge supplémentaire pour le personnel."

Il n'y aura pas de fermeture pour des causes budgétaires.

Vincent Bounes

La bonne nouvelle, c'est que malgré des effectifs incomplets, toutes les lignes de garde du CHU sont maintenues. "Récemment on a mis en place un médecin superviseur, avec pour seule mission de rediriger les patients vers les différents services, pour fluidifier la prise en charge", précise Vincent Bounes

Quant au déficit de 30 millions d'euros annoncé par la direction du CHU en 2023, "il n'aura aucun impact sur le service des urgences, assure Vincent Bounes. Il n'y aura pas de fermeture pour des causes budgétaires."

Une problématique qui touche toute la région

Dans le reste de la région Occitanie aussi, les services d'urgences doivent parfois fermer ponctuellement leurs portes, comme à Saint-Affrique dans l'Aveyron. L'hôpital d'Albi ne sait pas s'il pourra maintenir son accueil de nuit au mois de juin. 

"Les petites structures sont les plus touchées. Et pas seulement les urgences, mais aussi les maternités. Et ça va continuer. Même si les patients vont se faire soigner ailleurs, ça pose problème pour la continuité des soins."

Enfin, l'élu régional, en charge de la Santé, recommande de faire preuve de bon sens. "Dans les semaines et les mois qui viennent, il vaudra mieux éviter de se rendre aux urgences en soirée ou les week-end. Et je conseille évidemment d'appeler le 15 avant d'aller à l'hôpital." Et bien sûr, il faudra prendre son mal en patience, "car on prend toujours en charge les patients par ordre de gravité et non d'arrivée."

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information