Finances de la ville de Toulouse : Moudenc accuse Cohen d'avoir "arrosé sacrément" pendant la campagne

La bataille fait rage entre nouvelle majorité et opposition sur l'état des finances de la ville : pour Jean-Luc Moudenc il manque 100 millions d'euros au budget 2014 et Pierre Cohen a "arrosé sacrément". L'opposition conteste et s'insurge. 

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Près de deux mois après la victoire de Jean-Luc Moudenc aux élections municipales, il y a encore de l'électricité dans l'air entre la nouvelle majorité de droite et l'ancienne, de gauche, notamment sur le dossier des finances municipales. Jean-Luc Moudenc accuse notamment son prédécesseur Pierre Cohen d'avoir "arrosé sacrément" pendant la campagne des municipales. 

100 millions d'euros pour boucler le budget 2014

Le maire, Jean-Luc Moudenc, a rappelé une fois encore en conseil municipal ce vendredi qu'il avait demandé "aux élus et à l'administration de trouver rapidement des sources d'économies : c'est ma priorité". Jean-Luc Moudenc estime qu'il manque 100 millions d'euros pour boucler le budget 2014 et plusieurs projets sont abandonnés.
C'est le cas de la Maison de l'Image dans le quartier de la Reynerie. Selon la ville de Toulouse, cela devrait permettre d'économiser 20 millions d'euros. Faux, répond l'ancien maire socialiste Pierre Cohen : si l'on retire les aides régionales ou européennes et les frais déjà engagés, il n'y aura au mieux selon lui que 6 millions d'économisés sur ce projet. 
Des projets de transports sont aussi sur la sellette et devraient être abandonnés, comme l'aérotram entre l'oncopole et Rangueil, par le nouveau président de Tisséo-SMTC, Jean-Michel Lattes, premier adjoint au maire de Toulouse. 

Pour Moudenc, Cohen a "arrosé"

Lors d'une conférence de presse vendredi matin avant le conseil municipal, Jean-Luc Moudenc a indiqué qu'il avait eu à son arrivée des informations sur la façon "dont le budget 2014 a été consommé au premier trimestre. Je peux vous dire que Pierre Cohen a arrosé sacrément".
Et le nouveau maire UMP est revenu sur cette information que nous avions révélée dès le 15 avril : il s'étonnait que Pierre Cohen ait signé un "tirage" de 15 millions d'euros d'emprunt le 3 avril c'est à dire 4 jours après sa défaite et la veille de la passation de pouvoir. Une échéance d'un emprunt contracté fin 2013, "pour payer les factures car il n'y avait plus de trésorerie", précise aujourd'hui Jean-Luc Moudenc.
En avril, Joël Carreiras, adjoint de Pierre Cohen aux finances, nous avait déjà répondu à ce sujet : "La date importe peu. Fin 2013, nous avons voté un recours à l'emprunt de 40 millions d'euros auprès de deux établissements bancaires. 15 ont été versés à la fin de 2013 et 15 autres en ce début 2014. C'est purement technique et voté en conseil municipal, Monsieur Moudenc ne peut pas jouer les surpris !".

EN VIDEO : le reportage de Stéphane Compan et Christian Bestard

Pour l'opposition, "les caisses ne sont pas vides"

Pierre Cohen, lors d'une conférence de presse jeudi, s'est insurgé contre la "mise en scène" et la "dramatisation" de son successeur : pour lui "les caisses ne sont pas vides". L'ancien maire socialiste conteste le chiffre de 100 millions d'euros mais assume pleinement la politique de recours à l'emprunt de l'ancien municipalité qui était publique et discutée en conseil municipale. Selon Pierre Cohen, "la situation des comptes des transports en commun (NDLR : du SMTC) quand nous sommes arrivés aux affaires il y a 6 ans était catastrophique. Le recours à l'épargne de la ville et de l'agglomération et à un emprunt mesuré nous a permis d'investir à long terme sans augmenter les impôts"
Ce vendredi matin, au micro de France 3, il a aussi réfuté avoir "arrosé sacrément" pendant la campagne comme Jean-Luc Moudenc le dit : "Non, nous n'avons pas dépensé à tort et à travers" répond Pierre Cohen qui dénonce une stratégie du maire "pour nous mettre sur le dos son incapacité à aller au bout de son programme". 

Deux stratégies qui s'opposent

De manière générale, le débat porte sur deux stratégies différentes : 
  • dans la continuité des années Baudis et de la "dette zéro", le maire Jean-Luc Moudenc ne veut pas recourir à l'emprunt et se lance dans une chasse aux coûts.
  • l'ancienne majorité assume sa stratégie d'emprunt pour financer les grands projets "et la rénovation des écoles" et accuse la nouvelle équipe de chercher des excuses budgétaires pour ne pas lancer des projets coûteux promis durant la campagne comme la 3ème ligne de métro.
Les deux parties sont au moins d'accord sur un point : ne pas augmenter les impôts. Mais s'il faut continuer d'investir pour la gauche, la droite estime qu'il faut plutôt réduire les dépenses.
La campagne municipale est terminée depuis deux mois mais les échanges sur ce sujet risquent de durer longtemps. 
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