La décision ne s'est pas fait attendre : moins de trois jours après avoir raté la montée en Ligue 1, le Toulouse Football Club a mis fin au contrat qui le liait à l'entraîneur Patrice Garande. Son successeur devrait être annoncé rapidement, avec toujours la remontée pour objectif.
C'était l'objectif des nouveaux dirigeants, du nouveau staff sportif et des nouveaux joueurs recrutés à l'inter-saison : remonter dès cette année en Ligue 1. Battu par le FC Nantes, dix-huitième de Ligue 1, en matchs de barrage, le TFC devra évoluer une deuxième saison au sein du "purgatoire" de la Ligue 2.
La leçon de cet échec a été tirée par le président Damien Comolli en à peine trois jours.
Par un communiqué laconique de 5 lignes sur son site officiel, le Toulouse Football Club a annoncé, ce mercredi 2 juin à la mi-journée, qu'il mettait fin au contrat de l'entraîneur Patrice Garande. Son adjoint Jean-Marie Huriez, arrivé avec lui, quitte lui aussi le club de la ville rose.
Cette annonce intervient alors que les supporters savaient que des discussions entre le coach et le président avaient débuté dès le lendemain de l'élimination : "nous sommes en réflexion" avaient déclaré tour à tour le président du club et son entraîneur. Des déclarations qui ne laissaient guère planer de doute dans l'esprit des connaisseurs.
A l'âge de 60 ans, Patrice Garande s'était bâti une réputation de "spécialiste de la montée en Ligue 1" pour les clubs de Ligue 2 : sa plus belle réussite dans ce domaine, il l'avait obtenue au Stade Malherbe de Caen (Calvados), à l'issue de la saison 2013-2014. C'était sa deuxième année à la tête de l'équipe normande, après avoir terminé la saison précédente à la quatrième place.
La différence, cette fois, c'est qu'il ne lui aura pas été donné la possibilité de mener à terme une deuxième tentative.
Il a manqué si peu
Pourtant, le parcours de l'équipe et de son coach au cours de la saison ont été riches en points positifs :
- nommé tardivement, Patrice Garande a dû composer avec un recrutement qui n'était pas bouclé au démarrage du championnat
- après un départ catastrophique (deux défaites et une dernière place au soir de la deuxième journée) le TFC a enregistré 20 victoires pour 10 matchs nuls et 8 défaites
- le club a terminé meilleure attaque de Ligue 2 avec 71 buts toutes compétitions confondues
- sous l'impulsion de la nouvelle équipe dirigeante le dialogue s'est renoué avec les supporters : la qualité du jeu produit et le suspense pour la montée ont même recréé l'ambiance des drapeaux violets et des fumigènes aux abords du Stadium ces dernières semaines.
Quand on regarde dans le rétro, il n'aura pas manqué grand'chose pour réussir le pari : un but de plus marqué, un but de moins encaissé, les trois points d'une victoire au lieu du petit point du match nul (notamment contre Pau et à Dunkerque lors des deux dernières journées) et le TFC aurait terminé second, gagnant ainsi son accession directe à l'échelon supérieur.
Le football est comme ça.
Pour autant tout n'était pas rose au sein de la ville du même nom :
Patrice Garande était d'un abord froid et ses choix de sortir certains joueurs de l'effectif n'ont pas fait l'unanimité dans le vestiaire. Le président Comolli a fait un triple bilan : comptable, sur le plan du jeu, et en interne. En choisissant de limoger Garande alors qu'il lui restait un an de contrat il a pris un risque.
Une chose est sûre : le choix du nouvel entraîneur doit être annoncé rapidement, car l'équipe reprend l'entraînement le jeudi 24 juin prochain. L'inter-saison sera conditionné par ses choix tactiques . en effet ils détermineront du même coup le recrutement qui devra être bouclé au plus vite, afin de préparer au mieux la nouvelle saison en Ligue 2 dès la première journée.
Pas question de revivre le démarrage catastrophique de l'an dernier : chaque point pris comptera au bilan final.
Deux noms pour une place
Pour l'heure deux noms circulent avec insistance dans le milieu des connaisseurs pour succéder à Patrice Garande - ceux de Thierry Laurey et David Guion :
- le premier a connu la montée en Ligue 1 avec le Racing Club de Strasbourg, à l'issue de la saison 2016-2017 et a obtenu le maintien depuis lors. Il a pour lui l'avantage d'être très proche de Damien Comolli.
- le second a en commun la réussite d'une remontée en Ligue 1 avec le Stade de Reims, à l'issue de la saison 2017-2018, et a assuré le maintien jusqu'à présent.
- tous les deux ont obtenu ces succès en terminant à chaque fois champion de Ligue 2.
Quel que soit son nom, l'homme choisi par le président Damien Comolli aura un rude défi à relever : dans un sondage réalisé auprès de 4.000 supporters du TFC, 75% d'entre eux avaient voté en faveur du maintien de Patrice Garande une année de plus à la tête de leur équipe-fétiche.
Le verdict est attendu dans les tous prochains jours.
Histoire de pénalty
Par ailleurs le président du TFC est également au coeur d'une autre affaire : il est convoqué ce mercredi soir devant la commission de discipline de la FFR.
En cause : la grosse colère qu'il a piquée dimanche soir contre l'arbitrage, à la fin du match-retour des barrages gagné par le TFC 1-0 au stade de la Beaujoire à Nantes. En effet M. Benoît Bastien, qui arbitrait la rencontre, n'a pas sifflé un pénalty pour une main du défenseur Charles Traoré ayant dévié le ballon dans la surface de réparation des canaris, à la 80ème minute de la rencontre.
"On nous a volé notre montée en Ligue 1" a reproché le patron du TFC : il risque une importante sanction pour avoir tenu ces propos, que Pascal Garibian, le patron de l'arbitrage français, juge inacceptables de la part d'un dirigeant d'un club professionnel.