Les salariés d'Air France sont appelés à la grève, pour la quatorzième journée en deux mois et demi. Conséquence pour les voyageurs : 11 vols au départ de Toulouse-Blagnac et 10 vols à l'arrivée sont annulés ce lundi.
Air France connaît ce lundi la quatorzième journée de grève d'un conflit social qui dure depuis deux mois et demi, alors que le PDG de la compagnie a annoncé sa démission vendredi. Malgré cette démission, le préavis de grève a été maintenu. Conséquence, 21 vols sont annulés ce lundi au départ et à l'arrivée de l'aéroport de Toulouse-Blagnac.
Revendications salariales
Les dix organisations de pilotes, d'hôtesses et de stewards et de membres du personnel au sol qui composent l'intersyndicale réclament 5,1% d'augmentation en 2018, au titre d'un "rattrapage" nécessaire après six ans de gel des grilles salariales. Cette même intersyndicale a décidé de maintenir son préavis de grève pour lundi et mardi. Air France prévoit toutefois d'assurer "près de 85%" des vols lundi.Il s'agit du taux d'annulation le plus bas depuis le début du mouvement pour les salaires en février, à égalité avec le 3 mai, journée marquée par une érosion de la mobilisation. Lundi, le taux prévisionnel de grévistes est de 14,2% côté pilotes, 18,1% pour les personnels navigants commerciaux (hôtesses, stewards, chefs de cabine) et 10% pour les personnels au sol, selon la direction.
Voyez le reportage à l'aéroport de Toulouse-Blagnac d'Emmanuel Wat et Eric Foissac :
Une tournure spectaculaire
Le conflit à Air France a pris une tournure spectaculaire vendredi. Le PDG de la compagnie, Jean-Marc Janaillac, a en effet annoncé sa démission après le rejet par le personnel de sa proposition de sortie de crise. Lors d'une consultation marquée par une participation massive, les salariés d'Air France ont dit "non" à 55,44% à son projet. La direction proposait, pour la période 2018-2021, "des augmentations générales de salaires de 7% sur quatre ans, s'ajoutant aux augmentations individuelles", dont le versement aurait été lié aux résultats financiers.L'Etat joue la fermeté
Dimanche, le gouvernement a averti que l'Etat ne viendrait pas à la rescousse de la compagnie, secouée par la démission de son PDG. "L'Etat n'est pas là pour éponger les dettes, venir à la rescousse d'entreprises qui ne feraient pas les efforts nécessaires de compétitivité", a prévenu le ministre de l'Economie Bruno Le Maire sur BFMTV. Et d'asséner: "Ceux qui pensent que quoi qu'il arrive, l'Etat arrivera à la rescousse d'Air France et épongera les pertes d'Air France se trompent."L'Etat français contrôle 14% d'Air France-KLM, ce qui en fait un "actionnaire minoritaire" seulement, a pris soin de rappeler Bruno Le Maire. Delta Air Lines et China Eastern détiennent chacun 8,8% du capital. "Les 14% que l'Etat a dans le capital d'Air France, c'est l'argent des Français. Comme ministre de l'Economie, je suis comptable du bon emploi de l'argent des Francais", a mis en garde le ministre.