À Caraman, commune de 2.440 habitants de Haute-Garonne située entre Toulouse et Castres, les voitures-ventouses sont aussi un fléau. La mairie a décidé de prendre des mesures, à l’instar des grandes villes du département.
Une carrosserie rouillée, de la crasse plein le pare-brise, des pneus affaissés sous le poids de la carcasse… Depuis combien de temps ces voitures ont-elles élu domicile sur cette place de parking ? Des mois, voire des années ? Certaines de ces voitures-ventouses – ces grandes squatteuses de l’asphalte - sont garées au même endroit depuis si longtemps qu’elles semblent faire partie du paysage. Pourtant laisser son véhicule plus de sept jours au même endroit relève du stationnement abusif, et le village de Caraman en Haute-Garonne a choisi de traquer tous les contrevenants.
"Le principal problème, c'est le jour du marché", pointe Sébastien Devallé, représentant de la police municipale à Caraman. Sur la place de Woillemont malgré les nombreux avertissements laissés, il n'est pas rare de retrouver des véhicules sur des stationnements qui doivent normalement être libérés avant 6h30 du matin. "Avant il n'y avait aucune voiture, maintenant on se retrouve parfois avec près de six véhicules sur les emplacements des commerçants, pour eux c'est catastrophique" détaille-t-il. Sébastien Devallé connait bien son dossier, c'est également lui qui gère le marché du village.
Quid du code de la route?
Car il n'y a pas que les automobiles garées plus de sept jours au même endroit qui peuvent être taxées de "voitures ventouses". L'article R417-12 du Code de la route qualifie également d'abusif "un stationnement ininterrompu [...] pendant une durée inférieure mais excédant celle qui est fixée par arrêté de l’autorité investie du pouvoir de police". À la clé en cas de non-respect: une amende forfaitaire de 35€. Dans les zones touristiques, un stationnement gênant peut même conduire à une amende de 135€. Tous les véhicules à l'origine d'un stationnement illicite seront mis à la fourrière.
Dans ce secteur de la commune ainsi qu'en périphérie, le manque de places de parking s’avère problématique, en particulier pour les riverains. "De nombreuses bâtisses ont été transformées en lots d'appartements" témoigne l'agent municipal. "Qui dit plus d'habitations dit plus de voitures, et comme il n'y a pas plus de places de parking, il faut bien trouver où se garer" reconnait Sébastien Devallé qui se veut rassurant: "le but n'est pas d'envoyer toutes les voitures à la fourrière". En luttant contre les voitures ventouses, la mairie espère donc faire d’une pierre de coup.