Haute-Garonne : un mystérieux corbeau joue la carte de l'intimidation pour contester la vente d'un terrain municipal

La population de Saint-Jory (Haute-Garonne) ne dépasse pas les 6 000 habitants. Pourtant, une saison de la série politique "Baron Noir" aurait pu s'y jouer, au vu des aventures politiques qui s'y déroulent. Dernièrement, un chef d'entreprise a été menacé de révélations sur sa vie privée.

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C'est un courrier anonyme où chaque lettre semble avoir été découpée, puis collée. Pour finalement constituer un mot, des phrases... et des menaces. Voilà ce qu'a retrouvé, dans sa boîte aux lettres, un habitant de la commune de Saint-Jory mercredi 8 mars, dans sa boîte à lettres.

Rapidement prévenu par son administré, le maire (LR) de la commune, Thierry Fourcassier, n'a pas manqué de réagir. Et a décidé de rendre publique ces menaces, en la publiant sur les réseaux sociaux.

"Désistez-vous pour l'achat du fossé"

"Mr Cance nous détenons des photos de votre séjour à Miami en excellente compagnie. Désistez-vous pour l'achat du fossé sinon brigade financière procureur crc presse tv". Voici le message que l'on peut facilement déchiffrer. L'homme interpellé est Yves Cance, chef d'entreprise installé sur la commune. Récemment, la vente d'un terrain communal à la société du même Yves Cance a été rendue publique. D'où la "demande" de désistement dans la lettre.

"Monsieur Cance m'a appelé pour me prévenir de la découverte de cette lettre. J'ai été très surpris de voir ça. Quand on voit des bouts de lettres coupées puis collées... Quelle perte de temps pour ces gens-là. On tombe vraiment de plus en plus bas."

Thierry Fourcassier

France 3 Occitanie

Depuis, et à en croire le maire, ce n'est pas la première fois que des tentatives de "déstabilisation" sévissent dans sa commune. "Il a déjà reçu un mail du groupe d'opposition au conseil municipal, poursuit Thierry Fourcassier. Ça fait partie de tentatives d'intimidation. Nous avons une opposition... dynamique". 

Des désaccords politiques sur la vente de terrains

Tellement "dynamique" qu'elle avait mis la ville en vente sur Leboncoin, le mois dernier. À l'initiative de cette idée, Victor Denouvion, conseiller municipal et départemental qui souhaitait alerter sur les finances de la ville et des factures impayées de l'ordre de 1,7 million d'euros.

"Quand le maire vous annonce qu'il a 1,7 million d'impayés, vous êtes sidérés, nous avait-il alors expliqué. Ça n'existe pas, dans aucune commune. Jamais une commune n'est en capacité de ne pas payer les factures, elle doit disposer d'assez de trésorerie pour y faire face."  À l'époque, le maire y voyait là une "plaisanterie de l'opposition".

Parmi les nombreux points de désaccords entre la majorité et son opposition, la vente de terrains municipaux est au cœur des discussions. L'opposition municipale reproche au maire de vendre les dernières réserves foncières de la commune. Les élus de Saint-Jory Demain avait révélé, dans un communiqué de presse, la vente de l'Hôtel de ville, du bureau de Poste et du terrain de sport. Cette transaction avec la société d'Yves Cance en fait également partie. Rien ne permet toutefois d'accuser les membres de l'opposition d'être les corbeaux de cette histoire.

Une plainte déposée, en attendant une seconde ?

Si le principal intéressé, Yves Cance, a déjà porté plainte, la mairie se réserve le droit de faire la même chose et est en train d'étudier les différentes voies possibles pour porter l'affaire en justice. 

Dès lors, les deux principaux intéressés comptent sur l'enquête de police pour retrouver le coupable, le maire remarque tout de même certains signes troublants dans cette lettre et du vocabulaire technique qui nécessite une certaine connaissance du dossier pour être repris. 

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