Immigration clandestine depuis le Maghreb : une filière démantelée entre le nord de l'Espagne et Toulouse

Les 27 et 28 septembre 2022, la Police aux Frontières de Toulouse a procédé au démantèlement d’une présumée filière algérienne d’aide au séjour irrégulier en bande organisée et de blanchiment aggravé. Au total, 9 personnes ont été interpellées ou extraites de maison d’arrêt sur différents sites en Haute-Garonne.

Tous sont Algériens et sont soupçonnés d’être impliqués dans l’organisation d’une filière d’immigration clandestine permettant l’acheminement illégal, du nord de l’Espagne vers Toulouse, de compatriotes en situation irrégulière, cherchant à rejoindre des proches dans le Sud-Ouest ou sur l’ensemble du territoire français. Ils ont tous été placés en garde à vue.

En plus des interpellations, les opérations ont permis les saisies de faux documents espagnols, de smartphones, de 1800€ en numéraire et de 2 véhicules utilisés lors de nombreux passages.

5 des protagonistes ont finalement été présentés au juge d’instruction, mis en examen et placés en détention provisoire. Les 2 déjà incarcérés pour des faits distincts seront eux aussi très prochainement mis en examen, tandis que les 2 derniers mis en cause, se trouvant à l’étranger, feront rapidement l’objet de mandats d’arrêt.

Un réseau organisé

L’enquête a débuté fin juillet 2021, suite à l’interpellation d’un passeur par les Douanes de Cierp-Gaud (31).

Des investigations sont alors menées par la Police aux Frontières de Toulouse. Elles ont permis d’observer les agissements d’un quadragénaire algérien, domicilié à Lérida (Espagne). Ce dernier réalisait ou coordonnait, avec plusieurs passeurs et complices toulousains, les arrivées en voiture de nombreux migrants maghrébins en situation irrégulière.

L’ampleur du réseau et du nombre de personnes transportées amenait en décembre 2021 à l’ouverture d’une information judiciaire confiée à un juge d’instruction de Saint-Gaudens, qui saisissait la Police aux Frontières de Toulouse pour la poursuite de l’enquête.

Plus de 150 passages, de 2 à 6 personnes, ont ainsi été répertoriés entre août 2021 et septembre 2022, pour des tarifs s’échelonnant de 300 à 700 euros par passager. Un tarif dégressif étant pratiqué en fonction du nombre de personnes véhiculées.

Agissant selon un mode opératoire bien rodé et s’appuyant sur une équipe de complices toulousains chargés d’organiser, d’héberger ou de récupérer les gains, le quadragénaire supervisait l’activité de 5 à 6 passeurs. 

L’opération débutait par une prise en charge à Lérida. Ensuite les passeurs effectuaient des aller-retour jusqu’à Toulouse, où les nouveaux arrivants étaient déposés à la gare SNCF ou logés en attente d’une prise en charge par de la famille ou des amis.

Les investigations ayant permis de réunir une masse très conséquente d’indices probants, les interpellations autorisées par le juge d’instruction étaient déclenchées par les effectifs de la Police aux Frontières de Toulouse le 27 septembre 2022, au moment du retour en France du quadragénaire, principal rouage de la filière

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