La société Carbios a noué un partenariat stratégique avec l'Institut national des sciences appliquées (INSA) de Toulouse. Un laboratoire collaboratif, inédit dans le monde de l'ingénierie enzymatique, a été inauguré fin janvier 2020. Objectif : parvenir à recycler - à l'infini - le plastique.
Et si l'on pouvait résoudre - définitivement - le problème de la fin de vie du plastique ? C'est le souhait de tous les grands industriels. Et des scientifiques sont peut-être sur le point d'y parvenir.
PLA et PET
La société Carbios, basée dans le Puy-de-Dôme près de Clermont-Ferrand, spécialisée dans la chimie verte, a développé deux procédés industriels qui révolutionnent la biodégradation et le recyclage des polymères (plastiques, colles, peintures, caoutchouc, etc).Le premier de ces procédés consiste à rendre biodégradables les plastiques dits PLA (plastiques d'origine végétale). Grâce à une technologie enzymatique.
Des granulés enzymés seront produits et commercialisés dès 2020 et serviront à la fabrication de plastiques biodégradables et biosourcés.
Utile mais décrié
Le second grand projet de Carbios concerne, lui, les plastiques dits PET, soit la fibre la plus importante en terme de quantité (elle a dépassé le coton). "Un plastique très utile", explique Alain Marty, le directeur scientifique de Carbios, "mais également très décrié". Car sa fin de vie est problématique. "On ne sait que le recycler, et pas de manière pérenne. Notre idée, c'est une vraie économie circulaire. Grâce aux enzymes (qu'Alain Marty compare à des petits ciseaux), les cellules qui composent le PET vont être purifiées. On va pouvoir recycler ce plastique à l'infini".Des équipes universitaires travaillent là-dessus depuis cinq ans. "Cela me paraissait impossible au début. Car pour mettre une enzyme dans le plastique, il faut le faire fondre à 170°. Quelle enzyme pourrait y résister ?"