Farouk Ben Abbes a été condamné à 3 mois de prison à Toulouse le 21 mars pour ne pas avoir respecté son assignation à résidence. Son nom revient dans plusieurs affaires de terrorisme, dont l'attentat du Caire en 2009. Un avocat demande son audition dans l'enquête sur les attentats du 13 novembre.
Il est emprisonné à Seysses (31) depuis le 21 mars 2016. Ce jour-là, Farouk Ben Abbes a été condamné à trois mois de prison ferme pour violation de son assignation à résidence prise dans le cadre de l'état d'urgence. Ce Belge de 30 ans, installé à Toulouse depuis septembre 2015, est connu pour être un proche du Toulousain Fabien Clain qui a revendiqué les attentats du 13 novembre à Paris et à Saint-Denis. Surveillé de près par les services du renseignement français depuis l'attentat du Caire où une jeune Française de 17 ans avait trouvé la mort le 22 février 2009, il a été l'un des premiers à être assigné à résidence au lendemain des attentats de Paris. Aujourd'hui, Olivier Morice, l'avocat des victimes du Caire, demande à ce qu'il soit entendu d'urgence par la justice.
Le 22 février 2009, une bombe explose dans un souk du Caire, en Egypte, visant un groupe de lycéens français originaires de Levallois-Perret. Une jeune fille de 17 ans, Cécile Vannier, est tuée. 24 lycéens sont blessés. Farouk Ben Abbes vit alors en Egypte. Il est arrêté par la police égyptienne et indique alors, sous la torture selon des déclarations qu'il fera plus tard, qu'il projette un attentat en France, au Bataclan, précisément. Pour ces suspicions d’attentat en France, il sera mis en examen et placé en détention provisoire. Avant de bénéficier d’un non-lieu, faute de preuves.
Interrogé à ce sujet vendredi dans l'émission Secrets d'Infos sur France Inter, Olivier Morice pointe les défaillances de la justice française : "je pense que l’on n’a pas creusé tout ce qui aurait dû être fait dans l’affaire de l’attentat du Caire et dans le projet d’attentat du Bataclan".
Car s'il a bénéficié d'un non-lieu dans le dossier du Caire, un autre nom y apparaît, celui de Najib Laachraoui, l'un des kamikazes de l'aéroport de Bruxelles et l'artificier des attentats parisiens. Pour maître Morice, "c'est tout un réseau fourni de personnalités qui se connaissent très bien, et se sont fréquentées en Egypte,en Belgique, ou dans le Sud de la France. On a l’impression qu’on a laissé toutes ces personnes passer et s’échapper alors que la justice aurait pu avoir un regard différent sur elles. Tout cela nous pose de très nombreuses questions". Un réseau et des connexions sur lesquelles les victimes de l'attentat du Caire et celles des attentats de Paris souhaitent que Farouk Ben Abbes soit très rapidement entendu.
Voir ici le reportage de France 3 Midi-Pyrénées :