Tourisme, arts et spectacles et agriculture... Dans ces secteurs, l'emploi saisonnier est vital pour l'économie en Occitanie, comme le détaille l'Insee dans sa dernière publication du 29 septembre 2022.
L'Occitanie est la 3e région de France en terme de recours à l'emploi de saisonniers, titre l'Insee dans sa dernière publication de ce jeudi 29 septembre 2022. Avec un recrutement qui s'annonçait difficile avant l'été, l'institut national de statistiques s'est penché sur le poids représenté par la main-d'œuvre saisonnière en Occitanie. Et il est loin d'être négligeable. En 2017, 192.400 saisonniers ont ainsi travaillé dans la région.
3 embauches sur 10 de saisonniers liées au tourisme
Avec 53.400 recrutements en 2017, le secteur de l’hébergement et de la restauration fait massivement appel à l’emploi saisonnier en Occitanie. "Cela représente près de trois embauches sur dix, avec des contrats d'engagement allant de début avril à fin septembre, et un pic particulièrement marqué en juillet et en août", analyse l'institut national de la statistique et des études économiques.
Cuisiniers, serveurs, commis de cuisine... Plus de la moitié des emplois sont à pourvoir dans les restaurants et les bars. Viennent ensuite les postes de travail dans l'hôtellerie, résidences de vacances et campings. Ces embauches sont intimement liées à la fréquentation touristique, et de ce fait les emplois de saisonniers se concentrent sur le littoral occitan :
- 33% des postes saisonniers sont localisés dans l’Hérault
- 19% dans les Pyrénées-Orientales
- 12% dans le Gard
La zone d’emploi de Perpignan est celle qui compte le plus de saisonniers dans l’hébergement et la restauration (10.500 postes), suivie par celle de Montpellier (8.600 postes) et celle d’Agde-Pézenas (5.300 postes), beaucoup plus petite. Viennent ensuite Nîmes et de Carcassonne avec respectivement 2.800 et 1.500 postes saisonniers. Celle de Tarbes-Lourdes en compte près de 3.500 dans les Hautes-Pyrénées.
Nombreux saisonniers également pour l'agriculture
En Occitanie comme au niveau national, l’agriculture est un des secteurs où l’emploi
saisonnier est aussi particulièrement important. Les saisonniers agricoles représentent 20.000 postes dans la région, majoritairement dans les départements de productions fruitières du Gard (38% des postes) et Tarn-et-Garonne (26%).
Les principales zones d'embauche de saisonniers agricoles sont celles de Castelsarrasin-Moissac, Montauban, Perpignan et Nîmes. La main-d'œuvre est nécessaire tout au long de l’année, notamment pour réaliser "des travaux de récolte, d’éclaircissage et de taille dans les vergers, les serres ou les champs (pommes, fraises, melons…), précise l'Insee. S’étalent d’avril à novembre selon les cultures."
À noter que les saisonniers sont également nombreux dans les vignobles, et les besoins courent quasiment sur toute l'année même si la période des vendages tient une place toute particulière.
Des salariés qui viennent de loin
"Face aux difficultés de recrutement local, les salariés saisonniers viennent parfois de loin, observe l'Insee. En Occitanie, lors du pic de juillet, 17% des personnes qui occupent un emploi saisonnier résident habituellement à plus de 100 km ou à l’étranger."
Le phénomène est particulièrement vrai dans les départements les plus ruraux et concerne les emplois agricoles. C'est le cas du Tarn-et-Garonne où 37% de la main-d'œuvre saisonnière réside habituellement à plus de 100km du lieu de travail et nombreux sont ceux venant de l’étranger. À l’inverse, dans le Gard et le Tarn, les saisonniers locaux sont majoritaires.
L'emploi saisonnier en Occitanie by Aude Henry on Scribd
Des postes peu qualifiés
Dernier axe de cette étude : la qualification des emplois. L'Insee relève qu'en 2017, "31% des 143.000 saisonniers résidant en Occitanie occupent un emploi d’ouvrier non qualifié, contre 13% pour l’ensemble des salariés."
Autre particularité : les saisonniers sont jeunes, notamment dans le secteur de l'hébergement et de la restauration où ils trouvent "un job d'été". 42% de ces salariés ont ainsi moins de 25 ans et seulement 16% plus de 50 ans.
Question salaire, la majorité sont rémunérés au SMIC. Mais, "30% d’entre eux ont une rémunération horaire dépassant d’au moins 30 % le salaire minimum." À noter que les contrats de saisonnier ne s'enchainent pas forcément. Et pour cause : de nombreux étudiants retournent en cours après avoir travaillé l'été.