Street Art, de la couleur dans nos villes. A Toulouse, ouvrez l'oeil et partez à la recherche de petites figurines souriantes. Elles sont l'oeuvre d'une jeune espagnole, étudiante dans notre ville rose.
Ce quartier, je le connais bien. La maison bourgeoise qui fait angle entre la rue Saint-Luc et l'allée des Demoiselles, ma tante y était domestique dans les années 70, c’était « la bonne » comme on disait à l’époque.
Ce quartier, c’est celui du Busca, à Toulouse, tatie ne l’a jamais quitté. Aujourd’hui, quand je lui rends visite, dans son appartement rue Sainte-Philomène, c’est souvent rue Saint-Luc que je choisis de garer mon véhicule. Un rien de nostalgie, des souvenirs d’enfance, un retour dans le passé que vient gâcher la vue de cet objet vilain, ce mobilier urbain du présent : l’horodateur. Non content de me contrarier dans ce petit moment délicieux, il fonctionne mal et me ponctionne le portefeuille, bref il me met de mauvaise humeur, je râle !
Mais ce jour, le destin en a décidé autrement et c’est avec le sourire que j’arrive chez ma tatie, mi tía. Pour me garer, j'ai changé de rue, et c’est au numéro 9 de la rue Auriol qu’un clown rieur me fait un clin d’œil dans un rayon de soleil !
Cette petite tête, ma tía la connait bien, il y en a une autre dans la même rue au numéro 2, me dit-elle. Et de rajouter, qu'elle pensait que c’était des enfants qui s'étaient amusés à dessiner ainsi, sur les arrêts de volets.
Quand les bergères se cachent derrière des clowns
Une petite recherche rapide avec @petits.clowns m’apprend que cette figurine est l’oeuvre de l'artiste espagnole Carlota Gri et que ce que je viens de nommer un arrêt de volet, s’appelle en fait : une tête de bergère, du moins c’est comme ça qu’elle le nomme.
Voir cette publication sur Instagram
Carlota Gri est étudiante à Toulouse, elle vient de Madrid.
Là-bas, et à ma connaissance ailleurs en Espagne, ce système de volets n’existe pas. Les fenêtres sont souvent équipées de persiennes extérieures ou de volets intérieurs.
Ici, à Toulouse, les arrêts de volets sont des têtes de bergères, c’est Carlota qui nous l’apprend dans ses publications, et à y réfléchir, y regarder de près : c’est vrai !
Dans ces rues toulousaines, dans lesquelles nous passons tous les jours, avons-nous remarqué ce détail ? A l'image de ces objets de notre quotidien auxquels nous ne portons pas ou plus attention, des choses qui nous paraissent normales, insignifiantes, et qui pour d’autres sont extraordinaires. C’est à travers ce prisme, cet œil neuf, que Carlota nous fait remarquer ces éléments architecturaux si particuliers à la ville de Toulouse.
A ces petites figurines grises, Carlota va y ajouter de la fantaisie. Munie de ses tubes de couleur, à l'instar des graffeurs et de leurs bombes, elle apporte sa touche personnelle sur la palette des murs de la ville rose. C'est dans les rues de Toulouse, lors d'une de ses séances de création, qu'elle vous invite à la renconter, à lui parler, à échanger.
Quand je peins, n'hésitez pas à faire coucou et me donner vos idées 🎈🤡💕 j'adore vous rencontrer, vous égayez à votre tour ma journée.
Carlota GriCompte Instagram : petits.clowns
Mais de calendrier, de plan de travail, il n'y en a pas, et si le hasard fait parfois bien les choses, vous pourriez attendre longtemps pour la croiser. En attendant ce jour, Carlota vous invite aussi, à lui écrire sur son compte Instagram @petits.clowns. Elle vous répondra certainement très gentiment, comme elle l'a fait au petit mot que je lui ai adressé.
Je lui parle de ce moment partagé avec tía, de nos sourires devant les petits clowns de la rue Auriol : "Ooooh muchísimas gracias por este mensaje (énorme merci pour ce message), ça me fait vraiment chaud au coeur !! Que ternura (quelle tendresse). Me hace mucha ilusión que os gusten tanto (je suis ravie que cela vous plaise) " me repond-elle.
Voir cette publication sur Instagram
Quand le projet est aussi une invitation à participer
Au-delà du sourire du moment, c'est surtout la belle découverte d'une oeuvre foisonnante. On peut voir sur son compte Instagram de nombreuses photos de ses petits clowns qui sont desséminés dans les rues toulousaines, un peu partout, dans différents quartiers.
Sur certaines photos, vous verrez, est accroché le mot suivant : "Share it on IG and tag us ! First one to find it names it !". Ainsi, soyez le premier, la première, à trouver et nommer le dernier clown de Carlota, il y en a certainement un qui vous attend ...
Par ailleurs l'artiste vous invite aussi à participer à son projet en lui envoyant des propositions qui pourront l'inspirer.
Avec ce projet j'ai envie de donner le sourire aux passants, de leur faire s'intéresser aux petits détails de notre entourage et colorer la ville rose. J’invite les passants à m'envoyer des dessins ou des choses qui les inspirent pour donner ensuite vie à de nouveaux petits clowns.
Carlota Gri
Je vous ai donné l'emplacement de deux clowns au début de ce texte, voici une vidéo publiée sur le compte de Carlota en 2023 qui vous aidera à en trouver, peut-être, un troisième :
Voir cette publication sur Instagram
Et pour la suite, pour votre chasse au trésor, ouvrez bien l'oeil et régalez-vous !