La FNSEA, syndicat agricole majoritaire, et le ministère de l'agriculture, tirent la sonnette d'alarme : la sécheresse qui frappe l'ensemble de la France aura un impact sur la production des céréales et aucune région ne sera épargnée.
La vague de chaleur actuelle n'est pas inédite mais elle est remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique, selon Météo France. Et c'est tout sauf une bonne nouvelle pour l'agriculture française.
Depuis octobre-novembre, d'énormes sécheresses sévissent au Portugal et en Espagne et elles remontent en Occitanie, en Provence et le long de la vallée du Rhône, alerte la FNSEA, le syndicat agricole majoritaire en France. "Ce qui est inhabituel en cette saison, c'est que la sécheresse touche le nord de la Loire", a notamment indiqué Christiane Lambert, la présidente.
Des rendements affectés
La sécheresse qui frappe donc l'ensemble de la France aura un impact sur la production des céréales, a déjà prévenu le ministère de l'agriculture. Le blé notamment, actuellement en pleine croissance, manque d'eau.
Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements.
Ministère de l'agriculture
"C'est une période délicate pour les céréales : le blé a atteint sa taille adulte, l'épi s'est développé et on est maintenant au stade du grossissement du grain", a expliqué Joël Limouzin, en charge des situations d'urgence à la FNSEA.
Or, sans eau, l'engrais dont a besoin la plante pour produire un grain de qualité ne pourra monter dans la tige, "il restera dans le sol". Et les grains se flétriront, avec comme risque "une perte de rendement qui peut aller jusqu'à 40% si le temps reste sec pendant plusieurs semaines", met en garde Joël Limouzin.
L'absence de pluie, si elle perdure, affectera aussi les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, souligne le ministère, qui évoque aussi la situation délicate des fourrages alors que les pousses d'herbes, qui étaient jusqu'à présent plutôt meilleures que d'habitude, ralentissent.
Des aides supplémentaires
Aucune région n'est épargnée et le risque de sécheresse cet été est important. Les ministères de l'agriculture et de la transition écologique ont d'ailleurs annoncé lundi 9 mai que le guichet ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique, initialement doté de vingt millions d'euros, allait être abondé de vingt millions supplémentaires.
De même, les agences de l'eau pourront dépenser cent millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter ou créer des retenues d'eau, une mesure déjà contestée par des associations écologiques et certains syndicats paysans.