La ville rose l'est un peu moins ce lundi matin : l'UMP Jean-Luc Moudenc l'a reprise à son rival socialiste Pierre Cohen. Retour en images sur une soirée du second tour riche en émotions à Toulouse.
En cette fin de dimanche après-midi, le maire sortant, Pierre Cohen est rentré chez lui à Toulouse pour attendre les premiers résultats dans l'intimité. Son rival termine son tour des bureaux de vote. Il est très détendu, même si dit-il "la pression monte".
Son équipe de campagne est un peu moins détendue que lui, estimant que "ça va être très serré". La participation a augmenté partout dans les bureaux de vote cet après-midi.
Au centre-ville, le bureau 4 n'échappe pas à la règle : il a vu passer beaucoup plus de votants et beaucoup plus de procurations selon sa présidente. A 19h30, il affiche 613 votants. C'est déjà plus qu'au premier tour à 20h00 où ils étaient 571.
Un peu avant la clôture du scrutin, Jean-Luc Moudenc arrive chez un de ses colistiers. Toujours très détendu, il est accueilli par une nuée de journalistes.
Toulouse à l'heure du dépouillement
Le dépouillement démarre au bureau de vote numéro 4.
Beaucoup de militants à la permanence de Pierre Cohen
A la permanence de campagne de Pierre Cohen, il y a beaucoup de monde. On écoute les résultats de ces municipales au niveau national. On commente et on applaudit chaque victoire de la gauche.
Un peu après 21h00, c'est la douche froide avec l'annonce d'un sondage qui donne Jean-Luc Moudenc gagnant à Toulouse.
"C'est mort !", "c'est horrible !" entend-on soudain. Même si quelqu'un tempère : "Ce ne sont que des estimations". Bientôt, le colistier communiste de Pierre Cohen, Pierre Lacaze parle d'"une vague bleue au niveau national qui a emporté Toulouse".
Dans le camp Moudenc, on ouvre le champagne. Chez Pierre Cohen, on murmure "c'est fini". Le candidat UMP attend sa femme et ses filles pour rejoindre le Capitole. "On revient de loin" dit son épouse en arrivant.
Sanction gouvernementale
A la permanence de Pierre Cohen, l'abattement est palpable. "On paie assez cher la sanction gouvernementale" dit Antoine Maurice, son colistier écologiste. Pour lui, "Jean-Luc Moudenc maire de Toulouse, ça veut dire un retour vers le passé". Un peu avant 22h00, le maire sortant arrive à pied à sa permanence de campagne. Il est longuement applaudi par les militants massés à l'extérieur.
"C'est une véritable déception" dit Pierre Cohen lorsqu'il prend la parole pour sa première déclaration publique. "Je veux remercier l'ensemble des électeurs qui ont cru en nous pendant 6 ans".
"Nous sommes debout"
Pierre Cohen s'enferme avec ses sympathisants dans son local de campagne, pour une prise de parole loin de la presse. Dans la rue, l'expression "on est debout" revient, comme un leitmotiv, dans la bouche d'Antoine Maurice d'abord, dans celle de Joël Carreiras ensuite.
Première apparition publique du futur nouveau maire
Avant d'ajouter qu'il respecte les électeurs qui ont voté pour Pierre Cohen : "Je veux être le maire de tous les Toulousains, je veux rassembler tous ceux qui ne sont pas de mon bord".
Bain de foule au Capitole
Jean-Luc Moudenc gagne ensuite la place du Capitole. Entouré d'une meute de journalistes et de supporters, il peine à progresser. Cris, bousculade, le foule se presse autour de lui. Service d'ordre musclé et barrières ont du mal à contenir tous ces gens qui veulent être au plus près du nouveau maire et qui crient "Bravo Jean-Luc !"
A 23h25, il reste 10 bureaux de vote à dépouiller. Le score, pas encore définitif, est déjà sans appel : 52,06 % pour Jean-Luc Moudenc contre 47,94 % pour Pierre Cohen. Une femme quitte le Capitole les yeux rougis par les larmes.
La nuit s'annonce longue pour les sympathisants de l'UMP
Bientôt minuit, la place du Capitole, vidée de ses occupants est en cours de nettoyage.
"On les a eus"
" Je voudrais vous dire tout simplement : on les a eus" dit le nouveau maire de Toulouse. "Vous êtes les toulousains rassemblés. Nous avons su rassembler les toulousains" dit-il encore avant de promettre "nous allons nous mettre au travail avec autant d'ardeur que nous avons fait campagne".
La soirée électorale s'achève à Toulouse. Une longue nuit de fête commence pour certains. Ce soir, le Capitole à changé de mains.