Comment se comporte le blob dans l'espace, sans la gravité ? Cette question est au coeur du projet scientifique mené par Audrey Dussutour, biologiste au CNRS de Toulouse. Quatre blobs s'envolent ce mardi 10 août pour rejoindre la Station spatiale internationale (ISS) et l'astronaute Thomas Pesquet.

Après avoir conquis la Terre, le Physarum polycephalum, plus connu sous le nom de "blob", s'envole ce mardi 10 août dans l'espace, direction la Station spatiale internationale (ISS), où l'attend un certain Thomas Pesquet.

Pour être plus exact, quatre échantillon de la même souche de cet "organisme monocellulaire dépourvu de cerveau mais capable de se déplacer, de se nourrir, de s’organiser et même de transmettre ses apprentissages à un congénère", dénommés Blobi Wan Kenobi 1,2,3,4 - référence à l'épopée cinématographique Star Wars - vont embarquer à bord du cargo Cygnus NG-16 afin de rejoindre l'ISS.

L'astronaute français réalisera début octobre deux expériences afin d'analyser le comportement de la cellule jaune dans ce contexte d'apesanteur.

La première expérience va permettre au blob de grandir puisqu’il aura de la nourriture. On va regarder comment il exploite son environnement. Dans la deuxième expérience, il est placé tout seul. On examinera comment il se déplace, à quelle vitesse et combien de temps il met à se rendormir.

Audrey Dussutour, chercheuse CNRS

Une expérience menée dans l'Espace et sur Terre

Une nouvelle aventure pour Audrey Dussutour à la pointe du sujet depuis 2008. La chercheuse du CNRS au Centre de recherches sur la cognition animale, à Toulouse reconnait avoir la pression. 

L'expérimentation sera menée en parallèle sur la Terre. Le CNES, le CNRS et l’académie de Toulouse ont mis à disposition de plusieurs milliers de classes françaises un échantillon de blob identique à celui dont va s'occuper Pesquet. Ce projet éducatif consistera à comparer les comportements des blobs terrestres à ceux de "Blobi Wan" en apesanteur.

"Le premier objectif  de cet essai Blob-Terre est avant tout éducatif, explique Audrey Dussutour. L'idée est de stimuler les enfants à faire des sciences et des expériences à l’école. Il va y avoir plus de 300 000 élèves qui vont être impliqués dans ce projet.

Futur projet sur les changements climatiques

Le véritable enjeu pour la scientifique toulousaine est ici de tester un dispositif à "grande échelle" pour une future expérimentation. 

En effet, si l’essai Blob-Terre s’avère concluant, Audrey Dussutour ambitionne d’organiser, en 2022, un autre projet. Après le vieillisement, la communication à distance où les conséquences des nanatubes de carbone sur le blob, l'éthologue souhaite étudier l'influence des changements climatiques sur l'organisme monocellulaire. Une étude à grande échelle qui s'appuyera sur les écoles, les Ehpad et tous les volontaires possibles.

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