Trois syndicats de Météo France appellent à la grève à partir du 4 décembre prochain. Ils dénoncent une "baisse de qualité" dans la chaîne de diffusion des prévisions météorologiques, mais également des conditions de travail pour les salariés. L'établissement public a mis en place depuis le 13 novembre une nouvelle organisation, plus automatisée.
Ils dénoncent des "bugs" à plusieurs reprises sur le site internet et l'application de Météo France depuis la mise en place d'une nouvelle organisation de la chaîne de prévision météorologique.
Trois syndicats des salariés de Météo France, Solidaires-Météo, SNM-CGT et SNITM-FO ont appelé à la mobilisation du 4 décembre au 7 janvier 2024.
Actualité @meteofrance : suite à la récente mise en oeuvre de prévisions totalement automatisées (sauf vigilance), le malaise est profond chez tous les prévisionnistes qui s'inquiètent de la qualité et de la cohérence des infos produites. Grève de longue durée annoncée ⬇️ pic.twitter.com/Q6opB4BIEn
— FO Météo (@MeteoFo) November 28, 2023
"La nouvelle organisation, baptisée Programme prévision production, laisse beaucoup plus de place à l'automatisation", regrette François Giroux, responsable national CGT de Météo France. Une première journée de mobilisation avait déjà eu lieu le 13 novembre, jour de mise en place du nouveau procédé. "Il y a beaucoup moins d'interventions humaines et de correcteurs (personnel spécialisé, NDLR.). On a vu des erreurs dans les prévisions. On a des clients qui ne sont pas contents et qui nous appellent pour nous en signaler ".
Sandrine Deville, porte-parole Solidaires-Météo, précise également que son syndicat constate "une dégradation de la qualité du service rendu en matière de prévision".
Environ 30 % de personnel en moins en quinze ans
Les membres du personnel alertent également sur un "manque de moyens". "Nous avons perdu environ 30 % de personnel en une quinzaine d'années, et environ 475 postes en cinq ans", souligne Jérôme Lartisant, secrétaire général Force ouvrière au sein de Météo France. Une baisse d'effectif qui impacte également la qualité de vie au travail, selon les syndicats, qui évoquent le "mal-être" des agents impactés. "Nous n'avons plus les moyens de fonctionner", assure Jérôme Lartisant.
Les syndicats expliquent demander à la direction un "plan d'action" pour améliorer la qualité de l'information donnée, mais aussi un plan contre les souffrances au travail et les risques psychosociaux.
La mobilisation pourrait quant à elle impacter "d'abord les professionnels", en cas de suivi de façon importante. L'établissement public emploie environ 2590 personnes, dont 1000 environ sur le site de Toulouse.
Christophe Béchu annoncé demain à la Météopole
Une conciliation est prévue avec la direction en amont de la grève, le 1er décembre prochain. Une autre rencontre doit également avoir lieu le 12 décembre prochain.
Le ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, doit par ailleurs se rendre demain sur le site de la Météopole, à Toulouse. Contactée, la direction de Météo France n'a pas répondu dans nos délais de parution.