Littérature jeunesse : deux auteures de Toulouse expliquent le Covid aux enfants

Une auteure toulousaine qui avait déjà raconté le changement climatique aux plus jeunes s’attaque cette fois-ci à l’épidémie de Covid. Quant aux illustrations, elles sont l’œuvre d’une lycéenne de seize ans, elle aussi de Toulouse. Ne manque plus qu'un éditeur.

"Les enfants ont besoin de comprendre. Sinon c’est là que l’angoisse monte". C’est de ce constat qu’est partie Carole Calté pour construire son ouvrage destiné aux 4-8 ans. Comme pour son premier livre, les héros de l’histoire sont les "oukas". Venus de leur monde magique, ils débarquent sur terre et y découvrent la pandémie (en même temps que les jeunes lecteurs).

C’est un conte. Il faut aussi quand même essayer de rester positif 

"C’est un conte. Il faut aussi quand même essayer de rester positif" explique l’enseignante en lycée qui ne se fait pas non plus d’illusions. "Les épidémies qui nous frappent ont pour origine la perte de biodiversité sur laquelle j’ai beaucoup travaillé avec des scientifiques. Et encore le Corona, c’est peut-être ce qu’on peut avoir de plus soft. Mais si on fait attention à la nature, alors on peut anticiper".

Le titre est encore provisoire et il n’y aura peut-être pas "Covid" dedans mais plutôt "biodiversité". "C’est une épidémie parmi d’autres" explique l’auteure. L’objectif est de ne pas être restrictif ni dans le propos ni dans les illustrations. "Le pangolin, c’est mignon, on l’a laissé. Mais ce n’est qu’une hypothèse sur l’origine de l’épidémie. Il y a aussi la chauve-souris ou encore le vison. Et puis nous ne souhaitions pas cibler un animal en particulier. Ça peut être dangereux. Au Brésil, par exemple, le singe, parce qu’il est vecteur de maladies, est exterminé en amont".

Soutenues par l’ONU

Si son premier ouvrage sur le réchauffement climatique avait été soutenu par l’Unesco et le prix Nobel Jean Jouzel, cette fois-ci Carole Calté a reçu l’appui de la secrétaire exécutive de l’ONU en charge de la convention sur la diversité biologique, Elisabeth Maruma Mrema.

Des mots simples pour expliquer de manière légère et des illustrations qui font mouche. L’initiatrice du projet qui dit "avoir gardé son esprit d’enfant" a l’habitude de travailler avec les ados. "C’est aussi à eux de faire changer la société" prévient-elle.

Laisser la main aux jeunes

Son illustratrice (sa propre cousine) a donc 16 ans et tout le talent exigé par la tâche qui lui a été confiée. "Quand elle m’a dit qu’elle s’en sentait capable, j’ai été surprise. Puis on a fait un essai et elle m’a bluffé" explique Carole Calté.

"Je suivais ses projets depuis toute petite et celui-ci m’a motivé" explique Margot. "Je me suis évidemment inspiré du premier livre et y ai repris les personnages. Mais j’ai su aussi m’en démarquer dans la texture, l’univers et les détails aussi" explique l’illustratrice.

"Sur la texture, les forêts y sont beaucoup plus denses que dans mon premier ouvrage. La mangrove par exemple, on a envie de s’y engouffrer" s’enthousiasme Carole. "D’entrée, Margot a travaillé comme un graphiste professionnel. Elle en a tout de suite eu les réflexes".

Le dessin permet d’expliquer de manière plus douce des messages sérieux 

Modeste, Margot préfère avouer qu’au début, elle avait "sous-estimé" le poids du projet qui venait s’ajouter à ses cours. "Ça m’a pris dix mois en fait !" s’esclaffe-t-elle. Sur le fond, sa mission lui tient tout autant à cœur : "le dessin permet d’expliquer de manière plus douce des messages sérieux".

"Certains jeunes lecteurs ont encore sur leur table de chevet mon premier ouvrage. Ils m’écrivent même pour me dire que ça leur a donné envie d’agir pour la nature" explique Carole. "Là le message à leur transmettre est aussi de dire qu’on ne fait pas que subir la pandémie, on peut aussi agir pour éviter que ça recommence".

Appel aux éditeurs

Ne reste plus qu’à trouver un éditeur. Un "gros" avait approché les toulousaines mais Carole Calté a décliné la proposition : "j’attends un minimum de la maison d’édition, notamment pour porter le projet avec moi". Le but reste évidemment que le projet arrive à destination, c’est-à-dire entre les mains des 4-8 ans.

D’autant qu’un tel ouvrage a de fortes chances d’intéresser à travers le monde et donc d’être traduit en plusieurs langues. D’ailleurs son autrice a déjà écrit la version anglaise de l’ouvrage et on sait désormais que le variant anglais a tendance à se diffuser très vite.

Pour contacter Carole Calté ou voir son précédent ouvrage : www.ouka.fr 

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