Dans un courrier adressé en mai dernier au président de l'Assemblée nationale, au président du groupe LREM et au secrétaire général du mouvement, 5 des ex-assistants parlementaires du député dénonçaient son comportement. Cela fait suite à la plainte de sa suppléante pour harcélement sexuel et moral.
Dans un courrier adressé le 20 mai dernier à Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, Gilles Le Gendre, président du groupe LREM à l'Assemblée et Stanislas Guérini, secrétaire général du mouvement créé par Emmanuel Macron, 5 collaborateurs du député de la 1ere circonscription de la Haute-Garonne, dont 3 étaient encore en poste à l'époque, avaient alerté les plus hautes sphères du parti majoritaire sur le comportement de leur patron.
Son mandat "nuit aux institutions de la République"
Mercredi 5 septembre, France 3 Occitanie avait révélé qu'une enquête préliminaire était ouverte à Toulouse après la plainte d'une ex-collaboratrice qui est aussi la suppléante du député mais à la suite aussi d'un signalement au parquet de la part de l'inspection du travail. Les premières auditions par les policiers du SRPJ de Toulouse ont lieu actuellement.Dans ce courrier, dont nous avons eu connaissance mais que nous avons choisi de ne pas reproduire dans son intégralité car il s'agit d'une correspondance privée et non d'une lettre ouverte, les 5 collaborateurs, dont deux ont été licenciés, emploient des termes très durs au sujet de Pierre Cabaré allant jusqu'à douter de ses capacités à exercer son mandat :
Tous les collaborateurs de Monsieur Cabaré ont dénoncé une fébrilité émotionnelle et une fragilité psychologique notoires et constantes de la part de Monsieur le député (...) Par des agissements et propos incohérents, inappropriés et injurieux envers aussi bien ses collaborateurs qu'envers des élus, grands décideurs et membres de l'exécutif, le mandat de Monsieur cabaré nuit aux institutions de la République (extrait du courrier)
Aucune réponse
Selon nos informations, les auteurs de ce courrier n'ont jamais reçu de réponse. Contactés mercredi 4 septembre par France 3 Occitanie, le service de presse du président de l'Assemblée nationale Richard Ferrand et celui du patron de LREM Stanislas Guérini n'ont pas donné suite à notre demande de réaction à l'annonce de l'ouverture d'une enquête préliminaire.Si le "turn-over" des collaborateurs parmi les députés est fréquent, la situation chez Pierre Cabaré est particulière : deux salariés n'ont pas dépassé la période d'essai, un collaborateur a été mis à pied et licencié pour faute grave pour "comportement inapproprié" mais aurait en fait, selon nos informations, pris la défense de sa collègue, également suppléante, après des gestes déplacés du député à son encore.
Elle-même a été licenciée à son tour. Enfin, durant l'été, trois autres collaborateurs ont quitté leur poste, en négociant une rupture conventionnelle.
"Je fais mon travail et je le fais bien"
Pierre Cabaré a accepté de répondre par téléphone, mardi 3 septembre, à France 3 Occitanie, au sujet des accusations portées contre lui par ses anciens collaborateurs.Mercredi, après la publication de nos révélations sur l'enquête ouverte à son encontre, reprises par une grande partie de la presse, il a publié un communiqué sur sa page facebook :"J'ai renouvellé mon équipe et je ne dirai rien de négatif au sujet de mes anciens collaborateurs. Je fais mon travail et je le fais bien".
Il y explique notamment qu'il a lui aussi déposé plainte, pour dénonciation calomnieuse, durant l'été auprès du parquet. Une information que le parquet de Toulouse ne confirmait pas en début de semaine.