Fraises, cerises, abricots, pêches et melons, ce sont les fruits stars de nos tables en ce début d'été. La plupart sont produits en Occitanie, notamment dans les vergers du Tarn-et-Garonne. Dans un contexte général de forte augmentation, la hausse des prix reste contenue pour les fruits d'été. Exemples.
François Dabernat est arboriculteur près de Lafrançaise dans le Tarn-et-Garonne. Il peste contre les intempéries de ces trois premières semaines de juin, venues perturber ses cultures.
La météo ne nous a pas aidés. Les vents ont été très forts, et les abricotiers par exemple ont été secoués, 20% d'entre-eux sont tombés.
François Dabernat - producteur de fruits dans le Tarn-et-Garonne
Constat identique dressé par Maurice Andral, arboriculteur dans le même département.
Les orages ont détruit 30 à 40% de la production de prunes, soit 15 000 tonnes sur 35 000 au total dans le département.
Maurice Andral - producteur de fruits dans le Tarn-et-Garonne
Météo défavorable, hausse du prix de l'énergie et des matières premières, et maladies. Un cocktail néfaste pour l'arboriculture. Et, pourtant, dans un contexte général de forte inflation, les prix des fruits de saison n'ont pas explosé. Revue de détails.
Les cerises menacées par la mouche Suzuki
- 8,50 à 15 euros le kilo
François Dabernat estime que le rendement voulu cette année 2023 n'a pas été atteint pour les cerises du Tarn-et-Garonne. En raison de la météo, il y a eu beaucoup de pertes. Autre désagrément, les attaques de la mouche Suzukii (la "drosophile du cerisier") - un insecte apparu en France il y a environ 7 ans et qui n'a pas de prédateur. Parmi les parades, les insecticides dont les prix ont, eux aussi, augmenté. En revanche, la qualité de la cerise est plutôt au rendez-vous cette saison.
Les prix devraient baisser après le 15 juillet.
Les fraises sur la fin
- 6 à 14 euros le kilo
La production de fraises est sur la fin dans le Tarn-et-Garonne. Selon Maurice Andral, arboriculteur, " l'année a été normale et le rendement correct, mais les charges ont augmenté".
Les prunes moins nombreuses
- Prix fixés la semaine prochaine (environ 2 euros le kilo)
Cette fin de printemps a été marquée par les orages et le vent en Midi-Pyrénées. Conséquence : 30 à 40% de prunes en moins par rapport à 2022. Le nord du Tarn-et-Garonne, le secteur de la prune, a été le plus impactée par les intempéries. C'est aussi le secteur du raisin chasselas. Les producteurs attendent les 1ers cours précis de la prune la semaine prochaine.
Les abricots et les pêches victimes des orages
- Entre 3,50 et 4,50 euros le kilo
La production 2023 de ces deux fruits a été impactée par les orages. Conséquence : il devrait y en avoir moins qu'en 2022. On pourrait même manquer d'abricots et de pêches cette année.
Les melons légèrement plus chers
- De 1,50 à 2,40 euros le melon en moyenne
Comme pour les cerises, on attend une baisse des prix au cours de l'été.
Des saisonniers plus rares et plus chers
Autre facteur qui participe à la hausse des prix des fruits de saison, les salaires des saisonniers. "Les saisonniers sont plus difficiles à trouver depuis la covid", explique François Dabernat. Ils sont payés au Smic et "le salaire minimum a augmenté en janvier puis en avril."
Les producteurs guettent les températures. Ils savent que la demande augmente fortement dès que le mercure passe au-dessus de 25 degrés. C'est particulièrement vrai pour le melon. Le melon qui reste l'un des fruits les plus abordables avec l'abricot et la pastèque.