Mobilisation : devant la Mairie de Toulouse, 2 000 manifestants scandent que "le racisme tue aussi en France"

Le mouvement de protestation contre les "violences policières" sur les personnes de couleur a gagné Toulouse ce mercredi. 2 000 manifestants ont bravé l'interdiction pour affirmer que "le racisme tue aussi en France". Quelques incidents sporadiques ont eu lieu lors de la dispersion.

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Après les grandes villes américaines depuis plusieurs jours, puis à Paris mardi soir, une manifestation contre les "violences policières" s'est achevée par quelques échauffourées sans gravité, à Toulouse ce mercredi soir.
A l'appel d'un collectif baptisé "Comité Vérité et Justice 31" un rassemblement, qui a compté jusqu'à 2 000 manifestants, a eu lieu au square Charles de Gaulle, juste derrière le Capitole, à Toulouse.


Le mot d'ordre était de protester contre les "violences policières" et affirmer que "le racisme tue aussi en France".

 

La France et les Etats-Unis comparables

Les manifestants ont brandi des pancartes proclamant que "Black lives matter" ("Les vies noires comptent"), et réclamant "Justice pour Adama" Traoré.
Ce jeune homme noir de 24 ans est mort dans le Val-d'Oise, en 2016, après son interpellation par la gendarmerie.


Ce drame s'était produit dans des conditions que les manifestants affirment comparables à celles qui ont coûté la vie à George Floyd, un homme noir américain décédé la semaine dernière à Minneapolis (Etats-Unis) alors qu'il était maintenu à terre sous le genou d'un policier blanc.
Depuis lors ce policier a été arrêté et inculpé d'homicide volontaire sans préméditation, et ses 4 collègues de complicité.

 

Je suis là pour dénoncer le racisme institutionnel, qui est nié ici. On nous dit que la France n'est pas comme l'Amérique : la France a colonisé des peuples, des villes comme Bordeaux, Nantes, se sont enrichies sur la traite négrière. Il faut que la France se regarde en face maintenant

affirme Gassim Chérif, l'un des manifestants en soutien à la famille d'Adama Traoré.

Rassemblement dans le calme

A la différence des véritables émeutes et pillages qui ont agité plusieurs nuits dans de nombreuses grandes villes américaines depuis une semaine, la manifestation toulousaine s'est déroulée dans le calme.


Sur leur masque, de nombreux manifestants avaient inscrit "I can't breathe" (je ne peux pas respirer), les derniers mots prononcés par george Floyd.
Ils ont également mis un genou à terre, attitude popularisée par le footballeur américain Colin Kaepernick pour protester contre le trop grand nombre de décès de personnes noires lors de leur interpellation par des policiers blancs.
 


Après plusieurs prises de paroles, c'est seulement au moment de la dispersion de cette manifestation - non autorisée par la Préfecture - que quelques incidents sporadiques ont eu lieu.

 

Projectiles et feux de poubelles

Des groupuscules, composés d'une vingtaine de personnes à chaque fois - la plupart très jeunes - ont commencé à jeter des projectiles en direction des forces de l'ordre :

notre dispositif était très important et les policiers ont beaucoup galopé dans les rues du centre-ville pour maîtriser ces petits groupes, qui se sont déplacés jusqu'au quartier Jean Jaurès. Quelques-uns ont été interpellés au moment où ils mettaient le feu à des poubelles. Au final les dégâts ont été très limités

raconte Didier Martinez, délégué régional du syndicat F.O.-SGP de la Police Nationale.
Ces incidents sporadiques se sont achevés vers 22 H 30.
Un pot de peinture a été projeté sur la façade de la Mairie de Toulouse au Capitole, brisant une fenêtre et dégradant le parquet de la salle des Illustres  : ce jeudi matin des employés municipaux étaient à l'oeuvre pour en assurer le nettoyage :

je suis affligé et scandalisé de voir, une fois encore, une poignée d’ultras instrumentaliser un événement initialement pacifiste pour semer le désordre et vandaliser notre ville. Ces actes méritent d’être punis. C’est pourquoi la Mairie portera plainte pour dégradation du bien public

a réagi Jean-Luc Moudenc, le maire de Toulouse.
Il a également assuré les membres des forces de l'ordre de son total soutien.
 

Le reportage d'Amy Mac Arthur et Serge Djian.

 

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