L'Occitanie est devenue la 2e région la plus colonisée de France par les moustiques (après PACA). Au delà des démangeaisons pas très agréables, la présence du moustique tigre sur le territoire est synonyme de maladies virales : chikungunya, zika et dengue. Pour l'heure, seulement 36 cas ont été recensés en 2022 en Occitanie.
La rentrée est souvent synonyme de retour de voyages et des virus que l'on ramène dans ses valises. Parler de dengue aux Antilles ou en Amérique du Sud est somme toute banal. C'est moins commun dans l'Hexagone où les ARS sensibilisent les médecins et les populations pour éviter toute épidémie.
36 cas en Occitanie
Habituellement, les autorités de santé recensent une centaine de cas en Occitanie (2019-2020). Évidemment, ce chiffre a fortement baissé durant la pandémie de coronavirus où les voyages se sont faits très rares. Le moustique tigre apparu il y a à peine 20 ans chez nous (2004) est placé sous surveillance en métropole du 1er mai au 30 novembre.
Selon l'ARS d'Occitanie, en 2021 "1964 communes sur les 4454 communes de la région (44%) sont colonisées, ce qui représente 88% de la population régionale soit près de 5.5 millions d’habitants."
Cette année, c'est le département de la Haute-Garonne qui dénombre le plus de signalements. Il y a 2 cas de figure :
- les cas importés (ramenés d'un voyage) : 30 en Occitanie
- les cas autochtones (personne ayant contracté la maladie sans avoir voyagé en zone contaminée) : 6 en Occitanie
"Pour nous, déclare Isabelle Moussion, ingénieur coordinatrice de la lutte anti-vectorielle à l'ARS d'Occitanie, les cas importés sans assez banals. Nous avons sensibilisé les médecins traitants, fait des campagnes de prévention pour identifier les cas de dengue et les traiter rapidement. Les voyageurs contaminés doivent rester vigilants pendant 7 jours après le diagnostic et continuer d'utiliser des répulsifs pour briser la chaîne de transmission. C'est plus compliqué pour les cas autochtones. Car là, nous ne connaissons pas le nombre de personnes contaminées, ni la zone exacte de diffusion."
Les médecins ont plus de mal à diagnostiquer la dengue pour une personne qui n'a pas voyagé. Comme pour le coronavirus, il peut y avoir des personnes asymptomatiques, porteuses de la maladie sans signes déclarés.
Voici la déclinaison départementale des 6 cas autochtones en Occitanie :
- 1 dans les Pyrénées-Orientales
- 3 dans les Hautes-Pyrénées
- 2 en Haute-Garonne (précisément à Toulouse, déclarés très récemment)
Le moustique a un rayon d'action seulement de 150m et lorsqu'il y a contamination, l'ARS considère que le foyer est éteint 45 jours après le début du séjour de la personne contaminée.
Comment diagnostiquer la dengue ?
L'ARS a donc fait une campagne d'information auprès des médecins généralistes. Dès que les symptômes sont constatés, le patient doit faire une simple analyse de sang pour savoir si c'est bien un cas de dengue. "Tous les laboratoires font ce type de prélèvement. Ensuite, ils sont envoyés dans un centre de regroupement d'analyses comme pour d'autres recherches biologiques. Dans un premier temps, il s'agit de savoir si nous sommes en présence de la dengue. Ensuite, les recherches se poursuivent pour déterminer de quel sérotype il s'agit."
Le virus responsable de la dengue appartient à la famille des Flaviviridae et compte 4 sérotypes distincts mais étroitement apparentés. Cette infection provoque un syndrome de type grippal et peut évoluer à l’occasion vers des complications potentiellement mortelles, appelées dengue sévère ou hémorragique (2% des cas en France) qui peuvent aboutir au décès.
La guérison entraîne une immunité à vie contre le sérotype à l’origine de l’infection. En revanche, le patient atteint peut se retrouver infecté par d'autres sérotypes, ce qui peut accroitre le risque de développer une dengue sévère.
Il existe un seul vaccin "mais il est peu utilisé en prévention, reconnaît Isabelle Moussion de l'ARS. Il faut avoir déjà eu la dengue pour qu'il soit efficace et sans danger."
Il n'y a pas de traitement contre la dengue mais contre ses symptômes. Hormis les cas sévères qui nécessitent une hospitalisation dans l'un des quatre SMIT d'Occitanie (Service des Maladies Infectieuses et Tropicales), on peut réduire la fièvre par la prise de paracétamol.