Après les annonces de Gérald Darmanin sur une éventuelle nouvelle répartition des zones police et gendarmerie, la colère monte chez plusieurs maires de la métropole toulousaine. Les élus refusent ce scénario.
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin plaide pour une nouvelle répartition territoriale entre la police et la gendarmerie. Selon lui, le modèle actuel est dépassé du fait de l'urbanisation galopante. Dans un article paru le samedi 14 novembre dans les colonnes du Parisien, le ministre évoque la situation de l'agglomération toulousaine.
Le scénario d'un redéploiement de la zone police sur des communes urbanisées de la banlieue toulousaine, surveillées actuellement par la gendarmerie, serait clairement envisagé par le ministère de l'Intérieur.Dans l'agglomération de Toulouse, il y a quatre villes sous l'autorité de la police, et tout le reste de la zone, très urbanisée, sous le contrôle de la gendarmerie. Il faut sans tabou aller vers une organisation plus efficace.
Gérald Darmanin a d'ailleurs décidé de confier une mission de réflexion sur ce sujet aux trois inspections générales de la police, de la gendarmerie et de l'administration.
Un sujet sensible
Mais accroître le périmètre de la police ne plaît pas à de nombreux élus. Sur France Bleu Occitanie, Vincent Terrail-Novès, le maire de Balma (18 000 habitants), refuse cette éventualité et réclame avant tout la consultation des maires.Un avis partagé par Marc Péré, le maire de l'Union, commune de 12 000 habitants, située au nord-est de Toulouse. Car la principale crainte de ces élus est que les effectifs de la police des communes périphériques viennent renforcer les effectifs de Toulouse. Un redéploiement qui aurait des conséquences sur la réactivité des forces de l'ordre.Que l'Etat se pose des questions, c'est son rôle. Par contre, il faudra absolument que les maires soient associés à cette réflexion.
On n'a pas du tout la même délinquance dans les villes de la périphérie, que ce soit dans le Sicoval, dans le Muretain ou dans les villes périphériques que dans la ville de Toulouse, qui est la ville centre. Il ne faut pas de centralisme dans la gestion des effectifs de la police.
Les gendarmes sont très présents sur le terrain. Ils habitent sur place, ça change tout ! A l'Union, ils patrouillent en permanence, jour et nuit. Ils interviennent rapidement. Ce ne sera pas le cas avec des équipages de police.
"Pas la même délinquance"
Il n'y a pas la même délinquance à l'Union et à Toulouse. On a un système qui fonctionne bien et on essaye de le modifier avec des prétextes fallacieux.
L'exemple de Blagnac, passée en zone police en 2004
Blagnac, 25 000 habitants, fait partie des 4 communes de la métropole gérée par la police (avec Toulouse, Colomiers et Tournefeuille). La ville a fait la bascule gendarmerie/police en 2004.Son maire, Joseph Carles, ne dresse pas un bilan très positif de ce redéploiement.
Le fait de passer en zone police peut être une bonne chose si on a les effectifs. Mais les agents promis ne sont pas là. Actuellement, on a deux équipages le jour et un la nuit. Pour bien faire, il faudrait quatre équipages en journée et deux la nuit. On est clairement en sous-effectif.
"On n'a pas de garantie de réactivité"
A Blagnac, on a mis en place une vraie complémentarité entre police municipale et nationale. Mais il est vrai que les temps d'intervention peuvent être longs. On n'a pas de garantie de réactivité des équipages.