Elles accueillent 10 enfants au maximum. Les micro-crèches sont de petites structures et subissent une perte d'activité brutale suite aux mesures sanitaires prises pour lutter contre le Covid. Elles demandent les même mesures d'aides que celles accordées aux crèches.
En ex-région Midi-Pyrénées, il existait en 2019 32 micro-crèches autorisées par la Caisse d'Allocation Familiale. Ces petites structures accueillent un maximum de 10 enfants et sont gérées par des associations ou des privés.
Avec le début du confinement, si quelques unes restent ouvertes pour répondre à l'accueil du personnel soignant, nombreuses sont celles qui ont dû interrompre leur activité, faute d'enfants à garder.
Après l'annonce de la mise en place d'un confinement, la majorité des parents ont préféré garder leurs petits à la maison. "On nous dit qu'on peut ouvrir", explique Mélanie Mailly, qui dirige deux micro-crèches à Balma et Montrabé, "mais on rassemble des familles, on ne protège personne." Ses deux structures sont aujourd'hui à l'arrêt, ses 9 salariés également.
"On a un équilibre financier très mince"
Face à cette situation exceptionnelle qui laisse présager deux mois de fermeture de ses structures, Mélanie Mailly se dit très inquiète : "Les micro-crèches privées ont un équilibre financier très mince. On ne bénéficie d'aucune aide". Une référence à l'annonce de la Caisse Nationale des Allocations Familiales le 17 mars dernier. Elle prévoit d'aider les 12 500 crèches financées par les CAF à hauteur de " 27€ par place fermée et par jour pour les crèches publiques et à 17€ pour les établissements privés", "pour compléter leur indemnisation de l’activité partielle". Des aides qui ne concernent pas les micro-crèches privées.
Une situation que dénonce Mélanie Mailly : "on existe car on répond à une demande de places en crèche sur le territoire". Pourtant, ces établissements sont aujourd'hui à l'écart des dispositifs de soutien.
La directrice va essayer de s'en sortir en obtenant un prêt bancaire. Et en comblant les déficits avec la trésorerie qui lui reste. Mais la situation est plus compliquée pour d'autres, notamment les jeunes structures.
"La plupart d'entre nous vont fermer"
A Villeneuve-Tolosane, Céline Dieguez a ouvert sa micro-crèche en septembre 2017. Au vue de la situation sanitaire, elle a fermé le 16 mars dernier. Elle regrette de ne pas pouvoir toucher, comme les grosses structures, d'aide de la CAF. Selon elle, le report des charges ne suffira pas, ni le chômage partiel qui ne comblera qu'une petite partie du manque à gagner. "Nous ne rattraperons jamais la perte. Nous sommes limités à 10 enfants par structures e à un tarif maximal par enfant." Pour Céline Dieguez, si rien n'est fait : "la plupart d'entre nous vont fermer".
Un réseau national des micro-crèches
Pour faire entendre leur voix, les micro-crèches ont créé le 19 mars dernier un réseau national, le REMi (Regroupement des Entreprises de Micro-crèches) qui regroupe 334 entreprises de crèches (soit 738 micro-crèches). Dans un communiqué, ils demandent un "soutien moral et financier, indispensable à leur survie".Une réunion entre le REMi et la CNAM doit avoir lieu cette semaine.