A l'appel du collectif "Pas de bébé à la consigne", une cinquantaine de personnes se sont réunies devant la préfecture de l'Aveyron à Rodez. Parmi eux : des professionnels de la petite enfance du public et du privé inquiets pour leurs conditions de travail après l'adoption de la loi Essoc.
L'article 50 de cette loi prévoit en effet que le gouvernement puisse prendre par ordonnance "toute mesure relevant du domaine de la loi afin de faciliter l’implantation, le développement et le maintien de modes d’accueil de la petite enfance".
En clair, selon le collectif, le pourcentage de personnels qualifiés et la superficie des structures pourraient être revus à la baisse pour favoriser la création de crèches.
Sur les pancartes des manifestants, des dessins de bébés en forme de sardine et ce slogan : " Les crèches surbookées et les pros surmenés, c'est les bébés qui sont sacrifiés ".
"Trop de souplesse dans les normes mettrait en danger l'accueil des enfants"
Une éducatrice jeunes enfants dans une crèche qui est en sureffectif d'encadrants explique les difficultés. Elle sont 3 pour 16 enfants, et pour elles : "C'est déjà la course, il y a des moments où c'est compliqué car certains ne sont pas autonomes pour manger par exemple".
Le collectif a déjà rencontré Christelle Dubos, la secrétaire d'Etat en charge de la famille, au printemps dernier.
Résultat : les craintes sont toujours là, selon Gaël Lafarge, secrétaire départemental adjoint de la CFDT.
On a rien obtenu de concret", lâche-t-il. Le représentant syndical met en garde le gouvernement : "trop de souplesse dans les normes mettrait en danger l'accueil des enfants".
La grève des personnels de ces établissements a entraîné la fermeture complète d'une crèche multi-accueil à Onet-le-Château et à Millau. Une organisation intersyndicale a remis une contribution à la préfecture de l'Aveyron, afin d'amender le projet de loi existant.