Selon le rapport publié jeudi 13 juin par l’Agence du Médicament, le passage à la nouvelle formule de Lévothyrox n’a pas provoqué de « problèmes de santé graves » ou davantage d’hospitalisations. Un "camouflet" pour le collectif des victimes du Lévothyrox -Occitanie.
La colère du collectif des victimes du Lévothyrox
Un rapport qui a fait réagir ce matin le collectif des victimes du Lévothyrox Occitanie.Sylvie Chereau, la présidente du collectif Lévothyrox-Occitanie condamne et dénonce le rapport de l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Maître Jacques Lévy, l’avocat du collectif parle de « mensonge d’Etat ». Le combat continue pour les victimes du Lévothyrox, de nombreuses procédures judiciares sont en cours.
Voir le reportage de Christophe Neihdhart et Thierry Villégier
Les résultats de cette étude de pharmaco-épidémiologique, réalisée sur plus de deux millions de patients, ont permis d’analyser le nombre de décès, d’hospitalisations et d’arrêts de travail d’au moins sept jours, ainsi que la consommation de médicaments entre avril et juin 2017 (arrivée de la nouvelle formule) en les comparant à la période d’avril à juin 2016 pour les patients prenant l’ancienne formule.
L’analyse fait suite à la vague de déclarations d’effets indésirables inexpliqués qui avait suivi l’introduction par le laboratoire Merck, au printemps 2017, de la nouvelle formule du Lévothyrox.
Une nette augmentation des consultations
Si l’étude n’a pas mis en évidence d’augmentation de problèmes de santé graves, elle montre en revanche une « nette augmentation » des consultations, équivalent à 360 000 consultations supplémentaires pour l’ensemble de la population traitée en France, soit 3 millions de personnes, majoritairement des femmes.
A ces consultations, particulièrement de généralistes et d’endocrinologues, concentrées sur la période d’août à octobre 2017, s’ajoute une hausse relative de l’utilisation de certains médicaments comme les benzodiazépines (pris généralement pour dormir ou contre l’anxiété).
Des alternatives au Lévothyrox à partir d’octobre 2017
Des résultats complémentaires confirment les résultats principaux qui ne sont pas en faveur d’une toxicité propre de la nouvelle formule du Lévothyrox, relève le docteur Rosemary Dray-Spira, épidémiologiste, co-auteure du rapport.
Des analyses complémentaires concernant le groupe de patients ( 18%) qui ont arrêté la Nouvelle formule fin 2017 pour prendre un autre médicament. " Chez eux non plus, il n’y a pas eu plus d’hospitalisations ", remarque le docteur Rosemary Dray-Spira. A partir d’octobre 2017, des alternatives au Lévothyrox sont devenues disponibles.