Après celui de Val Tolosa, un autre feuilleton judiciaire s'ouvre à Plaisance-du-Touch, près de Toulouse. L'association Écran 7, qui gère le cinéma de l'espace Monestié, a déposé un recours contre la municipalité.
"Nous avons décidé de rester le temps que la justice se prononce." À Plaisance-du-Touch, ce refrain semble bien connu. La semaine dernière, il était fredonné aux abords du projet du centre commercial Val Tolosa dont les opposants avaient décidé de bloquer les accès. Il est maintenant fredonné au sein d'Écran 7, l'association qui gère les trois salles de cinéma de l'espace Monestié.
L'association refuse de quitter les lieux, bien que sa convention avec la mairie, propriétaire des locaux, arrive à échéance ce 4 août. Elle a lancé des poursuites judiciaires contre la mairie de Plaisance-le-Touch, attaquant la procédure de mise en concurrence pour l'occupation de ces locaux. Mise en concurrence remportée par l'association Ciné Arts Plaisance (CAP), créée en mars par des dissidents d'Écran 7 ".
Écran 7 s'était opposé à Gaumont-Pathé
Pour le bureau de l'association Écran 7, contacté par France 3, cette nouvelle attribution n'est pas un hasard. "On s'est opposé à l'implantation d'un cinéma Gaumont Pathé sur le site de Val Tolosa en décembre 2016, explique-t-il. Au tribunal, on l'a emporté." Avec un autre cinéma à 2 kilomètres, Écran 7 craignait que les distributeurs privilégient le cinéma commercial plutôt que le cinéma associatif qui propose des places à 5 euros.Cette victoire de l'association la mairie, qui voulait un arrangement entre l'association et le géant du cinéma, l'aurait alors mal pris selon les opposants : "Elle a lancé cette procédure de mise en concurrence."
Une décision de justice attendue le 11 août
À la mairie, on bat en brèche ces arguments d'Écran 7. Le cabinet du maire a même créé un document pour "rétablir la vérité" et répondre à la polémique. "On a lancé cette procédure pour deux raisons, explique à France 3 Patrick Maury, le directeur de cabinet du maire, Louis Escoula. La première, c'est que la mairie ne percevait rien des bénéfices de l'association, qui sont importants en l'occurrence. La deuxième est qu'on a dû se conformer à une réglementation nouvelle."Si les deux associations candidates avaient présenté un projet similaire, CAP l'a remporté sur la part de ses bénéfices versés à la municipalité. Écran 7 avait proposé de verser chaque année 15 000 € en plus de 1 % de son chiffre d’affaires. CPA proposait 40 000 euros chaque année en plus de 1 % du chiffre d'affaires, voire 2 % s'il est supérieur à 800 000 euros.
Écran 7 a donc déposé un recours devant le tribunal administratif de Toulouse le 13 juillet. Il sera examiné le 11 août. D'ici là, le bureau de l'association compte bien rester et continuer à diffuser ses films. "On ne ferme pas le cinéma", explique le bureau. À la mairie, "on attend de voir ce qu'il va se passer..."
Vidéo : le reportage de Stéphane Compan et Denis Tanchereau