Après les propos d'Eric Zemmour sur le choix du lieu de sépulture de son fils et ses deux-petits-fils, inhumés en Israël après leur assassinat par Mohammed Merah, Samuel Sandler avait exigé des excuses du polémiste. Le candidat, toujours non déclaré, à la présidentielle l'a finalement contacté
Les mots n'ont pas été prononcés mais Samuel Sandler a perçu l'échange téléphonique comme "une excuse". Lundi 15 novembre sur l'antenne de BFMTV, Samuel Sandler, père et grand-père des victimes de Mohammed Merah a rapporté son échange avec le polémiste d'extrême-droite.
C'était un peu étonnant parce que c'était presque une conversation amicale, sur, pour ne pas dire, le temps qu'il fait, mais presque. Et après, nous sommes allé beaucoup plus concrètement. Il m'a demandé mon souhait. Mon souhait est que l'on ne parle plus de mes enfants, qu'on arrête de parler du lieu de sépulture de mes enfants, qu'on respecte un peu aussi les victimes.
Samuel SandlerBFMTV, lundi 15 novembre
Les victimes de Mohammed Merah, "des étrangers"
Courant octobre, dans son ouvrage-programme, en vue de sa candidature à l'élection présidentielle de 2022, le polémiste Eric Zemmour dresse un parallèle entre Mohammed Merah et ses quatre victimes tuées, le 19 mars 2012, à l'école juive Ozar Hatorah, Jonathan Sandler, âgé de 30 ans, et ses deux jeunes fils -Gabriel, 3 ans et Arié, 6 ans - et Myriam Monsonégo, 8 ans, créant la polémique.
La famille de Mohammed Merah a demandé à l’enterrer sur la terre de ses ancêtres en Algérie, on a su aussi que les enfants juifs assassinés devant l’école confessionnelle à Toulouse seraient eux enterrés en Israël. Les anthropologues nous ont enseigné qu’on était du pays où on est enterré. Assassins ou innocents, bourreaux ou victimes, ennemis ou amis, ils voulaient bien vivre en France, faire de la garbure en France ou autre chose, mais pour ce qui est de laisser leurs os, ils ne choisissaient surtout pas la France, étrangers avant tout et voulant le rester par-delà la mort
Eric ZemmourLa France n’a pas dit son dernier mot
Face à ces propos, Samuel Sandler avait exigé des excuses du polémiste d'extrême droite. Il lui a fallu plus d'un mois pour qu'Eric Zemmour prenne son téléphone afin de le contacter. Un échange téléphonique "un peu étonnant" et plein "d'embarras", selon Samuel Sandler. Mais depuis le début de la campagne de l'habitué du plateau de CNews, une polémique chasse l'autre. Après ses écrits sur les attentats à Toulouse de 2012, Eric Zemmour doit faire face aux reproches concernant son opération de communication lors de la commémoration de l'attentat du Bataclan.