Le Stade toulousain, privé de plusieurs internationaux et de blessés, s'est incliné pour la 1ere fois de la saison à domicile face à Montpellier (12-15) dans les dernières secondes. D'où la grande colère de Jean-René Bouscatel contre la fédération et la ligue.
Privé de nombreux élements, concernés par le XV de France (Fickou, Maestri, Picamoles, Huget, Nyanga, Doussain) ou blessés (Albacete, David, Fritz, Dusautoir, McAlister, David), le Stade toulousain n'est pas parvenu à enchaîner une dixième victoire de rang à domicile et recule à la septième place.
Les Montpelliérains, qui restaient sur six défaites consécutives à l'extérieur, font, eux, la bonne opération de la journée en grimpant à la quatrième place du Top 14, grâce à cette première victoire sur les terres toulousaines.
Une rencontre perdue dans les dernières secondes
La première mi-temps s'est résumée à un duel de buteur entre deux équipes qui n'ont jamais réussi à déstabiliser la défense adverse. Sans grandes envolées, sur une pelouse difficile, le combat annoncé entre deux prétendants aux play-off s'est d'abord joué dans les rucks et au sol. Malheureux sur deux de ses trois tentatives, Barraque, titularisé à l'arrière après le forfait de dernière minute de David, a ensuite laissé au demi d'ouverture toulousain Sébastien Bézy le soin de donner l'avantage aux siens à la pause (6-3) après l'ouverture du score d'Escande.Montpellier, qui ne s'était jamais imposé à Toulouse en neuf confrontations, revenait sur une pénalité de son demi de mêlée (6-6, 45e) profitant de plusieurs maladresses des quadruples champions d'Europe, à l'image de Barraque, remplacé par le jeune Arthur Bonneval, demi-frère du néo-sélectionné
tricolore.
Les Toulousains, qui avaient fait de la réception du MHR "une priorité", notamment à cause de leur triste bilan à l'extérieur (8 défaites en 8 matches), ont repris les commandes grâce à Bézy (9-6, 60e), mais Escande ramenait une nouvelle fois les siens dans un match toujours aussi fermé (9-9, 63e). Un plaquage haut de Poitrenaud, sanctionné d'un carton jaune, a donné à Escande l'occasion au MHR de repasser en tête, un avantage rapidement annihilé par une tentative de Bézy.
Une dernière faute des Rouge et noir offrait à Paillaugue, rentré à la place d'Escande, la pénalité de la gagne. Une victoire largement fêtée par les Héraultais face à des Toulousains qui, en raison d'un calendrier chargé (déplacements à Castres, au Stade Français et à Toulon, notamment), devront cravacher pour participer au moins aux barrages.
Le coup de gueule de Jean-René Bouscatel
Le président du Stade Toulousain Jean-René Bouscatel a laissé éclater sa colère à l'issue du match contre la convention entre la Fédération et la Ligue, évoquant "un système de connivences" entre "tartuffes et jocrisses"."Je ne sais pas s'il y a beaucoup de pipes à la Fédération et à la Ligue, je crois qu'il ne faut pas le dire, c'est un mot interdit", a déclaré M. Bouscatel au micro de Canal+, en référence à des propos tenus par le manager de Toulon Bernard Laporte envers un arbitre.
"Par contre, il y a beaucoup de tartuffes et de jocrisses
"Je les remercie de nous offrir des matches comme celui-ci et de nous mettre dans les difficultés dans lesquelles ils nous mettent depuis des semaines. Et ça va continuer, a-t-il ajouté. Et j'attends demain soir (dimanche) de savoir ce que fera le staff de l'équipe de France pour les joueurs internationaux qui sont en clubs", a poursuivi le président toulousain.
"J'ai vraiment beaucoup de colère contre ce système Ligue-Fédération de connivences. Je suis extrêmement en colère et je l'aurais été quel que soit le résultat. Véritablement, que de tartuffes et de jocrisses", a-t-il conclu.
Selon une nouvelle convention signée mi-décembre entre la Fédération (FFR) et la Ligue (LNR), l'encadrement du XV de France pourrait demander aux clubs de ménager certains internationaux lors de la 19e journée de Top 14 prévue vendredi et samedi prochains, en vue de la rencontre du Tournoi au pays de Galles le 21 février.
Depuis la signature de cette convention, M. Bouscatel n'a cessé de s'élever contre ses dispositions qui rendent selon lui le Top 14 "inéquitable et dévalorisé". En signe de protestation, M. Bouscatel a même remis sa démission du comité directeur de la LNR, dont il faisait partie depuis 1998.
