Depuis 2019, l'Ehpad de Grenade est confronté à la désertification médicale. Les 153 résidents sont privés de médecin traitant. Le départ du médecin coordonnateur, dont le rôle n'est pas de soigner, complique encore plus la situation.
S.O.S médecin ou le 15. C'est la seule solution pour les 153 résidents de l'Ehpad de Grenade au nord de Toulouse. Depuis qu'un conflit a opposé la direction de l'établissement et des médecins libéraux, ces derniers refuseraient d'intervenir auprès des patients. Au delà de ce conflit le directeur de l'Ehpad peine à recruter un médecin salarié. Les familles sont catastrophées.
Un vieux conflit...
C'est un imbroglio entre les médecins traitants de plusieurs résidents et la direction de l'établissement qui a entraîné cette situation ubuesque. En 2019, des tensions étaient apparues entre la direction et certains médecins. D'un côté, la direction explique aux familles que les médecins ne veulent plus venir. De l'autre, les médecins estiment avoir été "virés" de l'Ehpad.
...et une désertification médicale
Des discussions ont été entamées entre la direction et des médecins libéraux du secteur. Mais, comme souvent, ces derniers ne prennent pas les nouveaux patients. Et dans les rares cas où ils les acceptent, ils ne font pas de visite à domicile, donc à l'Ehpad. Pour Didier Carles, le directeur, la situation est intenable.
Nous partageons l'inquiétude des familles. Nos résidents sont souvent très vulnérables. Mais nous n'avons que des refus de la part des médecins. La désertification médicale, c'est aussi ça !
Didier Carles, directeur de l'Ehpad Saint Jacques
Le directeur parle même d'un besoin urgent.
"Pour les familles, c'est la panique"
François Knab connait bien l'Ehpad de Grenade. Il vient ici deux fois par semaine depuis 6 ans, pour rendre visite à sa mère. Il ne comprend pas que l'on ait pu en arriver là.
C'est plus qu'inquiétant ! C'est la panique ! Les infirmières et les infirmiers font un super boulot, mais ils ne peuvent pas tout faire et ils n'ont pas le droit de faire de prescription s'il y a un problème.
François Knab, fils d'une résidente et membre du CVS, conseil de vie sociale
Pour la mère de François Knab, comme pour les autres résidents, la seule solution c'est le SAMU ou S.O.S médecin.
Jusqu'au mois d'août dernier un médecin coordonnateur était présent mais il est responsable de l'animation de l'équipe soignante. Il n'est pas le médecin traitant des résidents.
Une réunion lundi 12 septembre
Le CVS, conseil de vie sociale qui représente les familles de résidents, se réunira lundi 12 septembre. Une réunion en présence de la direction de l'établissement, dont les familles attendent beaucoup.
C'est une réunion qui était déjà prévue, mais avec ce qui se passe, nous savons déjà que les questions porteront sur cette absence de médecin !
François Knab, fils d'une résidente et membre du CVS, conseil de vie sociale
La direction envisage même d'embaucher un médecin sur le site pour compenser le manque de médecins sur le territoire. Mais là aussi, pour le moment, il n'y a aucun candidat...