Il n'y a plus de doute à Villaudric : cette commune, située au nord de Toulouse, est bien la cible d'un pyromane. Le dix-huitième incendie en un mois et demi y a été déclenché à proximité d'une maison ce mercredi. Les gendarmes enquêtent.
Lorsque le téléphone retentit chez les pompiers pour signaler un incendie à Villaudric (Haute-Garonne), ils ne lésinent pas sur les moyens. "Ça a un côté très répétitif et on ne sait jamais à quoi s'attendre", lâche l'un d'entre-eux. Ce mercredi à 17:33 précises, une escouade de pas moins de 34 sapeurs pompiers et de 8 camions porteurs d'eau ont donc convergé depuis les communes avoisinantes vers ce village de 1500 habitants à une trentaine de kilomètres au nord de Toulouse, qui connaissait ainsi sa dix-huitième mise à feu depuis le 24 juillet, cette fois dans un fossé, à proximité d'une maison, sur la route de Dambat.
La gendarmerie multiplie rondes et contrôles à Villaudric
L'incendie, déclenché comme les autres à proximité d'une route, a été vite maîtrisé. Mais il renforce l'ambiance pesante qui s'est installée dans le village, désormais quadrillé par la gendarmerie qui multiplie tous les jours rondes et contrôles pendant que les enquêteurs de la brigade de recherche de Toulouse en ont fait un de leurs dossiers prioritaires. "Dès qu'on sent une odeur de fumée ou un craquement, on s'inquiète", témoigne un habitant.Les villageois, inquiets, débrousaillent leurs parcelles
Le week-end, les villaudricais mettent en oeuvre les consignes du maire Philippe Provendier. pour limiter les risques. Rotofils, tracteurs et autres débrousailleuses ratiboisent les parcelles afin de ne pas prêter prise au feu. "L'ambiance est sereine et assez maîtrisée, confie le premier magistrat, mais les gens sont inquiets, et se disent que ça peut arriver à leur maison ou à côté de chez eux". "Il n'y a pas de psychose, mais il y a quand même un ras-le-bol", précise-t-il.Un profil probablement psychiatrique
L'action d'un ou de plusieurs pyromanes ne fait plus l'ombre d'un doute, ni pour les villageois, ni pour les enquêteurs. Mais il demeure pour l'instant encore difficile d'en dresser le (ou les) profil. Psychologue de métier, le premier magistrat ne s'y aventure surtout pas. Tout juste lâche-t-il ce qui ressemble à une évidence : "On est sur une situation déclassée, probablement psychiatrique. Pour mettre le feu une vingtaine de fois, il faut avoir un désordre". "On est sur des comportements associaux, ajoute-t-il. Mais je ne sais pas si c'est un homme, une femme, si il ou elle est seul(e), si ils sont plusieurs, pour quelle raison ces actes sont commis, si le ou les auteurs ont une histoire avec Villaudric, si il n'y en a pas, si il s'agit de quelqu'un du village ou pas, qui aurait ou pas un contentieux avec Villaudric".Autant d'interrogations qui lui font conclure : "on subit et on n'attend qu'une seule chose : que les gendarmes l'attrape". Pour que cesse à Villaudric le ballet des camions rouges et des estafettes bleues.