Un décret ministèriel vient d'autoriser la publicité éphémère sur les trottoirs dans trois villes de France à titre expérimental (Lyon, Nantes et Bordeaux). Mais à Toulouse cette nouvelle forme de communication existe déjà... depuis plusieurs années.
Depuis dimanche 24 décembre et la parution au Journal Officiel d'un décret ministèriel, trois villes (Lyon, Nantes et Bordeaux) ont l'autorisation de tester la publicité éphémère sur les trottoirs.
Ce décret a pour principal intérêt de combler un vide juridique dans ce domaine. Il permet en effet de déroger notamment au code de la route qui prévoit qu'il est interdit d'apposer des marquages publicitaires sur les trottoirs, ou encore au code de l'environnement.
Le gouvernement s'est en fait retrouvé devant le fait accompli : cette pratique existe, plus ou moins légale, et il fallait donc l'encadrer. A Toulouse, si vous baissez les yeux sur certains trottoirs du centre-ville, vous pouvez constater que ces tags publicitaires sont déjà présents.
"Cela fait plusieurs années que nous pratiquons le water tag pour nos clients, explique Cendrine Hountondji de l'agence toulousaine Mint Event, qui compte comme client notamment Airbus, ERDF, mais aussi des institutions comme les mairies de Toulouse, d'Albi ou de Tournefeuille ou le Conseil départemental de Haute-Garonne. Nous fabriquons des tags biodégradables que nous déposons uniquement après autorisation de la mairie et que nous retirons ensuite".
Des pochoirs sont ainsi appliqués sur le sol et des inscriptions à la craie ou biodégradables projetées, par exemple le temps d'un événement ou d'un festival. Le décret prévoit que les inscriptions ne doivent pas dépasser 2,5 m2, être distantes chacune de 80 mètres et ne pas être visibles plus de 10 jours. "C'est déjà ce que nous faisons, précise Cendrine Hountondji. Ce qui est important c'est de développer des manières de communiquer qui sont durables : nous convainquons nos clients que c'est plus éco-responsable que de distribuer des milliers de flyers ou de prospectus dans la rue".
De la publicité biodégrable ? Apparemment, à Toulouse, le concept a même séduit une association... environnementale : la Fédération Nationale de l'Environnement (FNE) Midi-Pyrénées a réalisé en 2014 des "graffitis propres" pour sensibiliser les automobilistes à la pollution des moteurs notamment diesel, comme on peut le voir sur la vidéo ci-dessous :
Cependant, des tags "sauvages" et publicitaires apparaîssent aussi régulièrement sur les trottoirs de Toulouse, sans aucune autorisation.
Reste maintenant à savoir si le décret gouvernemental qui limite à trois villes la période de test sera aussi... un coup de frein au développement de cette forme de publicité dans les autres villes dont Toulouse !