On a peu l'habitude de les voir excercer leur art au beau milieu de l'après-midi. Depuis lundi 22 juillet, dix graffeurs recouvrent un mur anti-bruit de la rocade toulousaine. On vous explique pourquoi.
Si vous habitez Toulouse, vous les avez peut-être déjà aperçu puisque 140 000 voitures circulent, en moyenne, par jour, au niveau de la sortie Pont Jumeau. Dix artistes graffeurs s'emparent du mur anti-bruit de 220 mètres qui longe cette partie de la rocade toulousaine. Ils répondent en fait à une demande de la mairie.
Objectif : recouvrir cet endroit avec une fresque d'art urbain, légalement, en espérant qu'il ne soit plus tagué "illégalement".
Des nouveaux tags, pour couvrir les anciens
L'opération coûte 50 000 euros. Elle est financée par l'Etat mais organisée par la mairie de Toulouse. Un budget qui serait inférieur à celui alloué chaque année, pour repeindre cette façade. 140 jours de travail seraient nécessaires pour recouvrir de peinture blanche l'intégralité de ce mur.
Le but de cet évènement est donc d'obtenir des tags sur toute la surface du mur, qui ne serait alors plus "détérioré" par d'autres graffitis.
Ironie du sort : certains graffeurs se retrouvent à recouvrir des tags qu'ils avaient dessiné eux-mêmes, il y a plusieurs années, "illégalement", en pleine nuit. En cette période de canicule, les artistes travaillent de 12h à 20h. Quelques parasols ont été installés pour l'occasion.
Liberté d'expression
Chaque graffeur laisse libre court à son imagination sur une superficie de 22 mètres. Les artistes ont été choisis par un jury. Parmi eux, quelques célébrités dans le monde de l'art urbain comme Soone.
Dernier jour pour observer cet art urbain en pleine journée : vendredi 26 juillet. Si l'opération fonctionne, d'autres murs anti-bruits pourraient être repeints par des graffeurs "professionnels".
En vidéo / Le reportage de Christophe Neidhardt et Jean-Pierre Duntze :