A Toulouse, elles cumulent les études, les jobs étudiants, des contrats en alternance et les entrainements tous les soirs. Alors forcément pour les joueuses de l’Elite 1 du rugby français, l’idée de signer un CDD avec leur club est perçue comme une petite révolution. Mais elles devront s'armer de patience.
Pour les joueuses de l’élite du rugby français, l’idée de semi-professionnalisation par la signature d’un CDD sportif serait une petite révolution. Le moyen de faire monter en puissance toute la structure du club mais aussi, permettre aux joueuses d’être plus performantes et de s’accomplir pleinement dans ce sport.
Cette initiative a été lancée par le club de rugby du stade Villeneuvois qui doit trouver des fonds d’ici mars 2023, à hauteur de 200 000 euros, pour recruter ses 15 joueuses en CDD. Ainsi, offrir une rémunération à l’élite féminine du rugby français serait une première mais pour Gérard Labbe, président de l’association du Stade Toulousain "malgré des avancées depuis 9 ans, les améliorations de prise en charge et d’accompagnent, on est malheureusement pas au bout".
Semi-professionnalisation, toujours pas d’actualité
Pour joindre les deux bouts, toutes les joueuses du Stade Toulousain cumulent entraînement, études, job étudiant ou travaillent en alternance. Des journées souvent titanesques auxquelles il faut rajouter les matchs de compétitions et les déplacements. "Par rapport aux hommes, elles mettent un terme à leur carrière plus tôt, à 27, 28 ans, le rythme de vie est trop contraignant", explique Gérard Labbe .
Les seules joueuses du club qui sont sous contrats sont celles qui jouent à l’international, elles ont un contrat professionnel avec la fédération. "Mais l’idée d’un statut semi-professionnel dans les clubs cela n’est pas d’actualité à la fédération de rugby féminin. Il faut arriver avec un projet bien ficelé et si elles passent professionnelles elles seront alors dirigées par la ligue du rugby féminin".
Des avancées ?
Le Stade Toulousain et le Blagnac Sporting Club évoluent en Elite 1. Contacté, le club blagnacais n'a pas souhaité s'exprimer sur ce sujet. En attendant un éventuel CDD, les joueuses du Stade Toulousain bénéficient d’un accompagnement. "Hier nous avions une réunion au club avec tous les partenaires, du beau monde Airbus, ATR…",raconte le président de l’association du Stade Toulousain, "justement pour mettre en relation les filles avec les entreprises, faciliter leur démarche dans leur recherche d’emploi en lien avec leur activité sportive. Il y a une joueuse qui a trouvé un contrat en alternance hier soir".
Par ailleurs les joueuses peuvent bénéficier d’un accompagnement personnalisé par le biais du centre de formation, mais, elles, n’ont pas le droit comme c’est le cas pour les garçons, à une rémunération dans le projet alternance et professionnalisation.
Espoir
La route est encore longue, le chemin vers la professionnalisation reste ardu même si la situation s’est améliorée ces derniers temps pour les joueuses. "Il faut que certaines entreprises aient envie de financer le rugby féminin, c’est par ce biais là que l’on pourra financer l’emploi des joueuses, ce n’est pas avec un prix d’entrée au stade à 10 euros que l’on peut financer tout cela", précise Gérard Labbe.