C'est l'affiche des 1/2 finales du Top 14, un duel fratricide entre voisins. A différents moments de la saison, les deux clubs ont brillé : au début (Stade Toulousain) et à la fin (Castres Olympique). Mais ce n'est pas la seule différence entre ces deux équipes qui se retrouvent vendredi à Nice.
C'est l'affiche des 1/2 finales du Top 14, un duel fratricide entre voisins. À différents moments de la saison, les deux clubs ont brillé : au début (Stade Toulousain) et à la fin (Castres Olympique). Mais ce n'est pas la seule différence entre ces deux équipes qui se retrouvent vendredi à Nice.
A Toulouse, à Castres, tout le monde ne parle que de ça : la 1/2 finale du Top 14 Toulouse-Castres qui se déroule vendredi à l'Allianz Riviera de Nice à 21h05. Un derby bouillant et sans merci pour gagner le Graal de la finale au stade de France.
À 4 jours de ce rendez-vous incontournable, les médias sont déjà entrés dans la mêlée. Pour notre part et avec la complicité d'Hélène Archilla Macurdy qui présente Rugby Magazine sur France 3 Occitanie, nous nous sommes prêté au jeu des 7 différences.
1/ Les clubs
D'un côté, c'est Peugeot avec du rouge et noir, de l'autre, c'est Renault avec du bleu et blanc. Au-delà de cet aspect anecdotique, et même si leurs fondations sont presque identiques (1890 pour le Stade et 1898 pour le CO), il n'y a pas photo entre les 2 clubs voisins.
Dans une ville dix fois plus peuplée, le budget de Toulouse est nettement supérieur à celui de Castres. Selon le site Sportune.fr, pour la saison en cours 2021-2022, le Stade Toulousain possède le 2e budget (37,3 M€) et le Castres Olympique le 10e sur 14 avec 22,8 M€.
Il n'y a pas photo non plus si on regarde les stades :
Pierre Fabre 12 500 places
Ernest Wallon 19 000 places
Sans parler des centres d'entraînement où les joueurs du CO sont dans des Algecos aménagés pour se changer au Lévézou. Là où les Toulousains bénéficient depuis 2013 d'un complexe sportif équipé des dernières technologies de pointe, s'étendant sur deux étages et 1 600 m².
2/ Les palmarès
Il y a le petit poucet castrais et l'ogre toulousain, le super-héros Captain CO face au lion affamé toulousain. Dans l'escarcelle toulousaine, 5 champions cup et 21 boucliers du premier (1912) au dernier (2021).
En face du poids lourd, un poids plume. Le Castres Olympique a ramené 5 fois le Brennus de 1949 à 2018.
3/ Philosophie de jeu
Beaucoup de choses opposent les 2 équipes : Castres est plus régulière, Toulouse plus flamboyante. "A Toulouse, ça passe par les ailes, il y a du mouvement, de l'audace. Castres c'est plus frontal, plus d'opposition, mais avec une force de caractère incroyable", reconnaît Hélène Archilla.
Le Castres Olympique est rarement dominant avec la 10e attaque (Toulouse la 4e) et la 6e défense du Top 14. Là où les Toulousains sont intraitables avec la meilleure défense.
Une philosophie différente qui est aussi le reflet des 2 super entraîneurs que sont Ugo Mola et Pierre-Henry Broncan. Les 2 hommes ont été sur le même banc toulousain de 2015 à 2018 où Pierre-Henry Broncan entraînait la défense.
4/ La formation
Un gouffre-là aussi entre Castres et Toulouse. Sous la houlette d'Emile Ntamack responsable de la formation, le Stade Toulousain a un rayonnement extraordinaire. Il peut recruter sans avoir à détecter longuement les joueurs, car tous les jeunes rêvent de porter un jour le maillot rouge et noir. Le club est aussi un formidable pourvoyeur et développeur de jeunes pousses. "Champion de France Espoirs l'an dernier, le club a encore été finaliste cette année. Toulouse ratisse sur tout le bassin et fait progresser les joueurs", assure Hélène Archilla.
Le centre de formation castrais est plus modeste, mais cette saison, 6 joueurs sont allés se frotter à plusieurs reprises à l'équipe pro.
5/ Les supporters
"Là, il y a un vrai match, reconnaît Hélène Archilla. Une vraie ferveur et des supporters fidèles." Le KOP de la Tribune Nord est le véritable poumon du stade Pierre-Fabre animé par Puissance Castres qui compte 210 membres.
Chez les rouges et noirs, le 16e homme est réparti dans plusieurs clubs de supporters comme le "Huit", "Le rouge et le noir" ou encore "Les salopettes rouges". Des organisations bien huilées et surtout bien récompensées vu le palmarès des protégés de Didier Lacroix.
Vendredi, les Castrais occuperont le virage sud du stade de Nice et les Toulousains seront, à l'opposé, au virage nord.
6/ Les joueurs passés dans les 2 clubs
"La passerelle marche mieux entre Castres et Toulouse que dans le sens inverse".
Hélène Archilla a raison, le CO est souvent une pépinière pour le Stade qui n'hésite pas à recruter des supers joueurs comme Antoine Dupont, Joe Tekori ou Anthony Jelonch. Dans l'autre sens, c'est plus rare, à l'exception de Thomas Casteignède, Yann Delaigue, Rémi Lamerat ou Albert Cicagna qui fut le premier à passer le pas.
Et puis il y a le cas Ugo Mola pour réconcilier les meilleurs ennemis. Il a joué et entraîné les 2 clubs.
7/ Les confrontations
Si les dernières confrontations sont plutôt équilibrées (hormis le 41-0 infligé en début de saison aux Castrais), sur les 38 dernières confrontations en Top 14, le bilan est le suivant :
24 victoires toulousaines (63%)
13 victoires castraises (34%)
1 match nul en 2020 (3%)
Il y aura donc un nouvel élément dès vendredi soir pour cette nouvelle confrontation. La dernière fois que les 2 équipes se sont affronté en phases finales, c'était en 2018. Les Tarnais s'étaient imposés à Ernest Wallon 23 à 11.
Bien malin qui peut dire ce qui fera la différence cette année entre un CO plus reposé et un Stade Toulousain mieux armé. Les bookmakers sont plutôt du côté de Toulouse mais le pronostic reste très hasardeux.