Sans prof, des parents d'élèves prennent les choses en main : une cagnotte pour payer un(e) enseignant(e) à leur école

Les parents d'élèves d'une classe de l'école Jean Chaubet à Toulouse (Haute-Garonne) craignent que leurs enfants n'aient pas d'enseignant jusqu'aux grandes vacances. Le contrat de la maîtresse remplaçante s'est terminé. Ils ont ouvert une cagnotte "pour permettre à l’Education nationale d’avoir des moyens à la hauteur de ses ambitions".

Cette situation a trop duré pour les parents de la classe A de l'école Jean Chaubet. Depuis le mois de décembre, ils alertent le rectorat de Toulouse (Haute-Garonne). La maîtresse des 3 et 4 ans (double niveau petite et moyenne section) est très souvent absente et les remplacements ne sont pas systématiques.


Le Rectorat ne leur répond pas. Les mois passent et au retour des vacances de Pâques, les parents apprennent que la maîtresse titulaire repasse à temps plein. Ce qui signifie qu'il faut dire au revoir à la stabilité apportée par la maîtresse remplaçante.

On a recueilli des témoignages de parents qui nous ont fait part des angoisses de leurs enfants. Les petits sont inquiets. Ils n'ont pas la sécurité émotionnelle garantie normalement par la routine

Nathalie Negrel, parent d’élèves et vice-présidente des parents délégués de l’école maternelle Jean Chaubet.

Quand aucun enseignant n'est présent, les 28 enfants sont répartis dans les autres classes de l'école.
Les parents ne sont pas préoccupés par d'éventuels retards d'apprentissage mais ils ressentent de l'injustice. Personne ne prépare par exemple le prochain retour des vacances de printemps. Et, qui prévoit les projets à venir pour la classe A comme les sorties scolaires ? qui va les préparer pour le spectacle de fin d'année ?
Des questions qui peuvent paraître anecdotique mais qui, à entendre Nathalie Negrel, ne le sont pas. 

Pour les enfants, ce sont des évènement très importants, qui les marquent. Ils sont sur le point d'être exclus de ce processus.

Nathalie Negrel, parent d’élèves et vice-présidente des parents délégués de l’école maternelle Jean Chaubet

"Je suis venu vous dire que je n’ai pas de solution"

Les parents d'élèves ne baissent pas les bras et au début du mois d'avril, ils obtiennent un rendez-vous avec l'inspecteur d'académie. Une heure de discussion et au final, les parents sont informés qu'ils devront se contenter de cette situation jusqu'aux vacances d'été.

"Il nous a dit : "Je suis venu vous dire que je n’ai pas de solution". Il nous a expliqué que le problème était fréquent à Toulouse. L'académie manque de professeurs remplaçants", raconte Nathalie Negrel.

La cagnotte ironique 

En dernier recours, et surtout pour faire du bruit, ils viennent d'ouvrir une cagnotte pour "venir en aide à l’Education nationale et au Rectorat de Toulouse [...] pour permettre à l’Education nationale d’avoir des moyens à la hauteur de ses ambitions…".
La totalité de la somme sera reversée à l'école Jean Chaubet.

Cette cagnotte, c'est pour faire réagir le Rectorat. Le manque de remplacement est le symbole que l’Education nationale se porte mal. Si le Rectorat de Toulouse n’a pas assez de personnel, c’est aussi car il n’y a pas de budget.

Nathalie Negrel, vice-présidente des parents délégués de l’école maternelle Jean Chaubet.

"Nous sommes consternés de devoir en arriver là pour être entendus et surtout ces méthodes. Et puis ce combat n’est pas agréable car quand on retrouve un enseignant, on sait que l’on dépossède une classe. Ce fonctionnement est terrible" se désole Nathalie Negrel, vice-présidente des parents délégués de l’école maternelle Jean Chaubet.

Il semblerait que leurs actions soient déjà fructueuses. Vendredi 21 avril, le Rectorat a contacté l'école Jean Chaubet pour leur annoncer qu'un maître ou qu'une maîtresse serait présent dès la rentrée des vacances de printemps, en poste à temps plein. 

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