Sorti du terrain sur civière après un violent choc à la tête contre Bordeaux-Bègles samedi (24-21), le demi d'ouverture de Toulouse Romain Ntamack, auteur du premier essai du match, ne devrait pas disputer vendredi la finale du Top 14 contre La Rochelle. On vous explique pourquoi.
Après être longuement resté au sol, visiblement KO à la suite d'une collision tête contre tête avec le centre girondin UJ Seuteni au cours de la demi-finale de Top 14 contre l'Union Bordeaux-Bègles (UBB), Romain Ntamack sera probablement forfait pour la finale du Top 14 vendredi soir face à La Rochelle.
Sorti sur civière, le joueur du Stade Toulousain a levé le pouce pour rassurer les 5.000 spectateurs du stade Pierre-Mauroy, que la violence des images passées en boucle sur les écrans géants avait plongés dans un silence inquiet. Mais il devrait faire l'objet d'un protocole commotion qui l'oblige à une semaine de repos minimum.
"Un gros choc"
Ntamack a recouvré ses esprits avant la fin de la rencontre, remportée 24 à 21 par le Stade, en supériorité numérique après le carton rouge infligé à Seuteni. Revenu au bord du terrain une vingtaine de minutes seulement après avoir perdu connaissance, il s'est même exprimé au micro de Canal+.
"J'ai pris un gros choc. Je ne me rappelle pas de grand-chose, mais l'essentiel, c'est qu'on ait gagné" a-t-il déclaré.
Une commotion qui va certainement lui coûter la finale
Romain Ntamack lui-même a évoqué une commotion samedi.
Il y a eu une commotion, je pense qu'elle va être déclarée. Ma participation à la finale risque d'être compliquée, mais mon cas passe en second.
Le demi d'ouverture du Stade Toulousain fait l'objet du protocole de prise en charge de la commotion cérébrale du World Rugby (WR), l'instance dirigeante du rugby mondial. Il prévoit :
- Un contrôle immédiat à la sortie de l'aire de jeu.
- Un contrôle dans les 3 heures qui suivent le choc.
- Un contrôle au bout de 48 heures, après deux nuits de repos.
Si la commotion est alors reconnue (ce qui devrait être le cas), le retour au jeu doit s'effectuer par paliers et le repos avant la reprise doit durer au minimum une semaine, selon le World Rugby. Ce délai peut toutefois être revu à la baisse si le joueur bénéficie de soins adaptés, précise l'instance.
Un joueur adulte atteint d'une commotion ou suspecté d'être atteint d'une commotion doit respecter la période de repos d'une semaine mentionnée ci-dessus, sauf s'il a eu accès à des soins de haute qualité de la commotion (accès attesté par sa Fédération) et qu'un avis médical, stipulant que la période de repos d'une semaine n'est pas requise, lui a été remis.
Le Stade Toulousain ne prendra pas de risque
Mais il y a peu de chance que l'ouvreur des Bleus joue face à La Rochelle. "Il aura du mal à être sur la feuille de match la semaine prochaine" a en effet déclaré son entraîneur Ugo Mola, à l'issue de la demi-finale, samedi, assurant que le club ne prendrait "aucun risque avec la santé" du joueur.
C'est un jeune mec, je peux comprendre l'envie de jouer une finale. Mais à 22 ans, avec son talent et les potes qu'il a, j'ai l'impression qu'il en jouera quelques autres.
Le probable forfait de Ntamack devrait rebattre les cartes tactiquement à Toulouse, avec le positionnement à l'ouverture du polyvalent Ramos, revenu en forme au bon moment après avoir été éloigné des terrains pendant plus de deux mois en raison d'une blessure à un mollet.
Le poste d'arrière reviendrait alors à l'inusable Maxime Médard, quadruple champion de France (2008, 2011, 2012 et 2019) de 34 ans, tandis que l'Australien Zack Holmes pourrait faire son retour dans le groupe face à son ancien club. Les Rouge et Noir ont de la réserve.