Une jeune femme déclare avoir été violentée par les agents de sécurité d'une célèbre boîte de nuit après avoir dénoncé une agression sexuelle. La Voile Blanche dément et dépose plainte pour diffamation.
Caroline pensait passer une bonne soirée avec des amies, le 30 août dernier, en participant à la "Soirée Blanche" au célèbre complexe de nuit, bar, restaurant "La Voile Blanche", situé dans le quartier de Sesquières à Toulouse. La soirée s'est terminée aux urgences, avec des blessures au visage et un jour d'interruption temporaire de travail (ITT).
Elle dénonce des attouchements
Durant la soirée, qui comptait environ 1500 personnes, elle dit avoir vu un client agresser sexuellement une jeune fille, en public, sans que personne n'intervienne. La scène s'est déroulée près des toilettes de l'établissement. Selon elle, la victime était "vraisemblablement mineure, terrorisée par les attouchements que cet individu effectuait en public, sans que personne ne bouge". Elle est alors intervenue mais l'homme l'a repoussée.Projetée au sol et frappée
C'est lorsqu'elle a alerté la sécurité de l'établissement que la situation a dégénéré. Selon son témoignage, avec ses amies, elles ont alors été expulsées manu militari par le service d'ordre de l'établissement. La jeune femme ne s'est pas laissée faire et a tenté de résister. Elle a alors été poussée, est tombée, a été traînée sur le sol, insultée et a même reçu des coups de pieds à la tête. "J'ai aujourd'hui des écratignures sur la visage et surtout j'ai des douleurs dans tout le corps", témoigne-t-elle.Malgré l'intervention de la police, personne n'a été inquiété. Recueillie à la sortie de l'établissement par son fiancé, la jeune femme, le visage tuméfié et la robe déchirée, a été conduite aux urgences. Un médecin a effectué un constat de son état de santé.
11 000 partages sur facebook
Son compagnon a raconté cette mésaventure jeudi sur facebook. Il y raconte les faits et dénonce l'attitude de l'établissement : "au lieu de faire leur travail, et de s'assurer qu'aucune infraction n'est commise chez eux, écrit-il notamment, les videurs de La Voile Blanche ont sciemment fermé les yeux sur un viol, et ont préféré étouffer l'affaire en expulsant de manière violente les personnes qui sont venues au secours de cette jeune femme". Son post a été partagé plus de 11 000 fois en 24 heures.La Voile Blanche porte plainte pour diffamation
Ce qui n'a pas manqué de faire réagir la direction de La Voile Blanche, qui a décidé de porter plainte pour diffamation. "Nous avons les images de vidéosurveillance qui montre clairement la scène, explique le gérant à France 3. La jeune femme est très agressive. C'est elle qui agresse un vigile qui voulait filmer la scène avec son portable".La suite, La Voile Blanche l'a publié sur sa page facebook ce vendredi en réponse à la publication du compagnon de la jeune fille. "Un agent sort son téléphone pour filmer la scène et elle lui saute dessus immédiatement. Elle est de suite immobilisée au sol et mord d’une force incroyable la jambe d’un agent de parking dont vous trouverez la photo ci-dessous".
Un vigile mordu à la jambe
La photo montre effectivement une blessure par morsure, assez profonde. Caroline reconnaît avoir mordu. "J'étais plaquée au sol, frappée, j'ai essayé de me défendre. Je me suis donc agrippée à une jambe et j'ai mordu de toutes mes forces pour me libérer".La police confirme qu'une patrouille s'est rendue sur les lieux, à la demande de l'établissement. Mais les images de vidéo-surveillance visionnées par les policiers ne montrent pas, selon eux, de violence particulière, à l'encontre de la cliente.
Quant à l'agression sexuelle à l'origine de toute cette histoire, la police confirme qu'il n'y a pas eu de plainte. Pour le couple, c'est normal : "Malheureusement, comme c'est trop souvent le cas, la victime, pétrifiée de peur, ne portera pas plainte".
Après la plainte pour diffamation déposée par le gérant de la boîte de nuit, la jeune femme blessée envisage elle aussi de déposer plainte. Une enquête sera alors menée pour faire la lumière sur toute cette affaire.