Toulouse : un commandant de police condamné pour avoir gazé à la lacrymo un gilet jaune handicapé

Un commandant de police a été condamné ce vendredi à Toulouse, sur la base d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, à 4 mois de prison avec sursis pour avoir gazé un tétraplégique en fauteuil lors d'une manifestation des gilets jaunes.

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Le vendredi 27 novembre, en pleine polémique sur la loi de sécurité globale, qui prévoit de pénaliser la diffusion malveillante de l’image des policiers et des gendarmes, le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné un ancien commandant de police, sur la base d'une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, à 4 mois de prison avec sursis pour avoir gazé un tétraplégique en fauteuil lors d'une manifestation des gilets jaunes.

"Cette affaire démontre que la vidéo est essentielle dans le cadre d'un procès mettant en cause un policier", a déclaré l'avocate de la victime, Me Claire Dujardin.

Altercation pendant une manifestation de gilets jaunes

Le 2 mars 2019, ce fonctionnaire qui dirigeait la Compagnie de sécurisation et d'intervention de Toulouse avait arraché le masque à gaz que portait un handicapé en fauteuil pour se protéger lors d'un rassemblement des "gilets jaunes".  
Alors que ce dernier avait rapproché son fauteuil motorisé du policier pour lui demander de lui restituer son masque, le fonctionnaire l'avait gazé à bout portant avec une bombe lacrymogène.

La scène filmée avec un téléphone portable

"La vidéo a été prise par un citoyen sur son balcon et c'est grâce à sa diffusion sur les réseaux sociaux que le procureur de la République de Toulouse a saisi l'IGPN", a encore indiqué Me Dujardin.

Evoquant le scandale du tabassage par des policiers d'un producteur de musique noir dans un studio de musique parisien, l'avocate a souligné que "la diffusion est aussi importante que de filmer" dans de tels dossiers.

"Il devait se sortir de cette situation"

Audrey Colin, représentante du syndicat de police Alliance Synergie réagit à la condamnation de cet officier :

Il faut se remettre dans le contexte bien particulier de l'époque où les policiers faisaient face à des individus dont l'intérêt était de leur faire péter les plombs. Cet officier a cherché à se défendre devant une personne qui avançait son fauteuil électrique pour lui rentrait dans les jambes. Il y a eu plusieurs sommations. Il devait se sortir de cette situation.

Sur le caractère disproportionné du geste du policier, la syndicaliste répond :

On peut juste constater que le travail judiciaire a été fait et la justice rendue alors même que la dite victime n'avait pas porté plainte, rappelons le.

 
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