Créé en 2004, le pôle France élite de beach-volley est basé au sein du CREPS de Toulouse. Les meilleurs joueurs et joueuses de la discipline, jeunes et séniors, s'y entraînent au quotidien. Avec pour objectif une qualification pour les prochains Jeux Olympiques de Tokyo.
Cinq degrés au grand air, plus de 20 degrés sous la "bulle"... En cette fin janvier, les joueurs et joueuses du pôle France de beach-volley de Toulouse enchaînent les pieds dans le sable et en tenues presqu'estivales les passes et les smashs, protégés des intempéries et du froid dans cette salle en forme de cloche qui leur sert de camp de base quand les terrains extérieurs sont en hibernation.
Un pôle France unique sur le territoire
Au total, 22 athlètes, dont les 12 membres de l'équipe de France (6 filles/6 garçons), sont réunis dans cette filière de l'élite française du beach-volley, unique sur le territoire. Pour les mener au plus haut niveau mondial, et décrocher une qualification pour les J.O, sept entraîneurs assurent leur encadrement, dont deux techniciens venus du Brésil, nation référence de la discipline.
L'objectif est de qualifier une équipe fille et une équipe garçon pour les J.O de Tokyo. Mais on attend de connaître le calendrier des tournois de qualification, très perturbé en raison de la crise sanitaire.
Née aux Etats-Unis, sur les plages de Californie, vers 1920, puis popularisé en Europe, le beach-volley est devenu sport olympique en 1992, pour les J.O de Barcelone. Deux joueurs par équipe, pas de remplaçant, pas d'entraîneur pendant les matchs officiels... Les règles de ce sport diffèrent légèrement du volley pratiqué en salle et en équipes de six joueurs.
Des règles différentes du volley-ball classique, une même exigence physique
En "Beach", le terrain est un peu plus petit, le ballon un peu moins gonflé, les matchs se jouent en deux sets... La hauteur du filet reste la même (2m43 pour les garçons/2m24 pour les filles). Et les terrains en sable sont très exigeants physiquement en terme de déplacements et d'impulsion pour les phases d'attaques au smash.
Ce n'est pas le même sport en termes d'aptitude physique et mentale. On n'a pas de coach, pas de remplaçant... Il faut beaucoup plus d'endurance musculaire, et comme pour le volley en salle, il faut beaucoup d'explosivité.
D'anciens joueurs de volley-ball à 6 qui basculent vers le Beach
Dans les équipes professionnelles de beach-volley, on retrouve régulièrement des joueurs passés par des clubs de volley-ball "classique". Arnaud Gautier-Prat, membre de l'équipe de France de beach-volley, forme avec Youssef Krou, lui aussi ancien joueur en salle, une des paires françaises susceptibles de se qualifier pour Tokyo. "Je suis passé par le centre national de volley, à Montpellier. J'ai basculé ensuite vers le beach-volley." explique ce joueur longiligne d'1m95. "Au Beach, il y a moins de joueurs sur un terrain, et donc plus de responsabilités. On forme une paire sur le long terme, il faut être en symbiose avec son partenaire, s'entendre parfaitement avec lui, aussi en dehors du terrain."
La France, absente aux J.O depuis 17 ans, veut décrocher sa qualification
Pour gagner leurs tickets pour Tokyo, et même si la menace d'une annulation plane encore sur les J.O qui doivent s'y dérouler en août prochain, les équipes de France de beach-volley doivent donc mettre les bouchées doubles. Classées aux alentours de la 20 ème place du classement mondial, elles doivent impérativement se hisser dans 15 meilleures nations de la discipline pour être qualifiées, en glanant des points et des places grâce à des tournois dont le calendrier est pour l'instant très instable. Une sélection aux J.O est également promise aux paires filles et garçons, en cas de victoire lors de la Continental Cup, organisée sur le sol européen à la fin du mois de juin 2021.
Une chance de qualification à saisir
"On a cet objectif de qualification pour les J.O, dans des conditions difficiles, vu la crise sanitaire, mais c'est une vraie motivation", explique Aline Chamereau, joueuse de l'équipe de France. "On s'entraîne deux fois par jour, entre une heure et demi et deux heures par séance, dont certaines sont consacrées uniquement à la musculation. C'est une chance qu'on soit en course, il y a une petite fenêtre de qualification qui se présente, on va la prendre."
Une nouvelle salle de 4 terrains, unique en France, ouverte à Toulouse au printemps 2021
Pour grandir encore et sortir de sa bulle, le Pôle France de beach-volley va prochainement bénéficier de nouvelles infrastructures, actuellement en construction dans le parc du CREPS de Toulouse.
Une salle couverte et chauffée de 4 terrains, la plus grande du territoire français consacrée entièrement à la discipline, sera opérationnelle début mai 2021. Un atout de plus pour préparer les équipes nationales, et viser après les J.O de Tokyo, ceux de Paris en 2024.