Toulouse : des mouvements féministes manifestent et dénoncent «cette exposition humilie le corps de la femme»

Plusieurs collectifs féministes se sont rassemblés ce mercredi midi devant le musée de l’affiche à Toulouse. Ils reprochent à la municipalité d’avoir autorisé une exposition «sexiste et humiliante sur l'image et le corps de la femme».

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« Aujourd’hui, on ne peut plus montrer le corps de la femme de cette façon », scande une militante du collectif féministe Alliées-H/F. Une quarantaine de personnes s’est mobilisée ce mercredi devant le musée de l’affiche à Toulouse à l’initiative de plusieurs collectifs féministes notamment Alliées, Osez le féminisme 31 et le Collectif Midi-Pyrénées pour les droits des femmes. Ils reprochent à la mairie de Toulouse d’avoir autorisé une exposition « sexiste et dégradante du corps de la femme » au musée de l’affiche dans le quartier de Saint-Cyprien.

Depuis le mois d'avril et jusqu’au 29 août, le Maton, le musée en question accueille une exposition photographique de l’artiste Guy Bourdin. Ce photographe publicitaire contemporain né en 1928 à Paris et mort en 1991 est un artiste connu pour son goût pour la provocation et le scandale. Ses photos représentent des femmes nues, dans des positions suggestives.

L’exposition a pour seul but de représenter le « porno chic des années 1970 ». Mais en 50 ans, les moeurs ont évolué, et la perception du corps de la femme a changé.

Pour les associations féministes présentes mercredi midi, ces clichés reflètent une « image sexiste, dégradante et humiliante de la femme. »

Nous sommes choquées par ces images qui montrent une image d’une femme objet. Guy Bourdin représente dans ses images des corps de femmes dont on ne voit pas la tête, morcelées, dans des positions suggestives et de soumission.

Une militante d’Alliées- H/F.

Outre l’image de la femme, pour les féministes, les photographies de l’artiste parisien sont aussi proches de la pédocriminalité : « on a du mal à déterminer l’âge des modèles, on voit souvent des peluches. Cela suggère clairement la pédopornographie. »

« Nous voulons que ce genre d’exposition ne soit plus programmé »

« Aujourd’hui, on veut marquer le coup. On a ras-le-bol que des expositions sur les femmes soient faites pour les hommes », s’exclame une militante dans le rassemblement. Les féministes l’assurent, elles ne veulent pas censurer cette exposition mais que « ce genre d’exposition ne soit plus programmé. » Elles ont adressé avant leur mobilisation une lettre au maire de Toulouse, Jean-Luc Moudenc pour lui faire part de leur mécontentement : « on ne peut pas cautionner ce genre d’exposition. Le statut d'artiste n’autorise pas tout. Si Guy Bourdin n’est pas resté dans la mémoire c’est qu’il n’y avait pas sa place », écrivent-elles.

La mairie de Toulouse assure avoir contacté les associations féministes pour discuter de cette exposition : « nous avons été consultées par la municipalité. Nous avons exprimé notre désapprobation. Mais nous n’avons pas été écoutées », indique les collectifs féministes dans leur lettre ouverte.

De son côté, Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire en charge des musées se défend. Il dit avoir effectué toutes les démarches nécessaires pour avertir le public du caractère possiblement « choquant » des photographies de Guy Bourdin : « nous avons mis à l’entrée du musée un texte d’avertissement pour les visiteurs de l’exposition. On ne peut pas nous dire que l’on n’a pas pris nos précautions. Nous n’avons pas souhaité censurer cet artiste. Dans un souci d'apaisement, nous avons uniquement retiré deux photos de l’exposition. »

Nous n’allons pas nous plier à la cancel culture. Mais chacun est libre d’apprécier ou non l’œuvre de cet artiste. 

Pierre Esplugas-Labatut, adjoint au maire délégué aux musées de Toulouse.

Les mouvements féministes, eux, souhaiteraient que la municipalité de Toulouse ne programme plus à l’avenir « ce genre d’exposition. » Certaines militantes réclament même la fermeture de cette exposition programmée au Matou jusqu'au 29 août.

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