Toulouse épinglée par des associations environnementales pour sa gestion de la pollution de l'air

Action Climat, Greenpeace et l'UNICEF ont passé au crible les programmes de lutte contre la pollution de l'air de tous les maires élus ou réélus de métropoles françaises. Et selon leurs conclusions, Toulouse pourrait mieux faire. La ville est trop timide dans ses choix environnementaux.


 

Un an après la publication du classement sur la lutte contre la pollution de l’air liée au trafic routier dans les douze plus grandes agglomérations françaises, le Réseau Action Climat, UNICEF France et Greenpeace France publient les "cartes de transport" des maires (ré)élus en 2020, une évaluation des ambitions des nouveaux élus pour réduire la pollution de l’air liée au trafic routier.

Des cartes de transports distribués aux maires

Ces "cartes de transport" reflètent l’analyse menée par les trois organisations concernant l’ambition des maires (ré)élus en matière de politique de mobilité et de lutte contre la pollution atmosphérique sur le plan des transports. Elles évaluent les engagements politiques des nouveaux élus et l’amorce (depuis juillet) de leur mise en œuvre.

Les associations ont analysé les engagements pris sur sept enjeux clés :

- la mise en place de zones à faibles émissions (ZFE)
- la sortie progressive du diesel puis de l’essence,
- la politique pour réduire la place de la voiture,
- les aides financières pour changer de mode de déplacement,
- le développement du vélo et des transports en commun,
- les mesures spécifiques pour protéger la santé des enfants,
- la pérennisation des aménagements provisoires mis en place dans le contexte de la crise sanitaire.

Toulouse : en retard et trop timide

Dans ce rapport, les associations pointent l’absence d’une politique de réduction de l’emprise de la voiture. Evoquant plusieurs projets d’extension de capacité routière soutenus par la municipalité comme le contournement Ouest et la construction d’un nouvel échangeur à la Cité de l’Espace. Sur ce sujet, François Chollet, le vice-président de Toulouse Métropole s'explique :

Il existe des projets ponctuels et ciblés sur certaines zones, destinés à fluidifier le trafic et à l'inverse de ce qui est dit souvent, se sont des projets qui ont pour objet de diminuer la pollution dans la mesure où ils fluidifient le trafic.

Mais tout n'est pas négatif car la généralisation de la baisse des vitesses à 30 km/h, l'augmentation du budget en faveur du vélo ou encore le développement des transports en commun sont jugés comme des éléments encourageants.

En outre, la municipalité n'a pas présenté de calendrier de sortie progressive du diesel puis de l’essence. La santé des enfants reste aussi insuffisamment prise en compte avec une absence de propositions concernant les rues scolaires.

Des moyens alloués au vélo encore trop faibles

Selon le rapport, les maires de Paris, Strasbourg, Nantes, Bordeaux et Montpellier se distinguent par leur volonté d’investir plus de 25€ par habitant et par an en faveur du vélo. Les retardataires en la matière sont Marseille, Toulouse et Nice avec des moyens alloués au vélo encore insuffisants pour véritablement accélérer son développement.

Ces "cartes de transport" seront régulièrement actualisées pour suivre la mise en œuvre effective des engagements pris par les nouveaux maires, ainsi que leur renforcement éventuel ou certains renoncements.

Le reportage de France 3 Occitanie :
 
L'Union Européenne presse Paris de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin au dépassement dans l'air du seuil limite de dioxyde d'azote issu des moteurs diesel
La Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) avait constaté dans un arrêt rendu le 24 octobre 2019 que la France avait dépassé "de manière systématique et persistante" depuis 2010 les valeurs limites applicables aux concentrations de dioxyde d'azote (NO2) dans plusieurs agglomérations dont Toulouse. Dans une lettre de mise en demeure, elle invite donc "la France à exécuter l'arrêt rendu" par la CJUE et à "mettre en oeuvre toutes les mesures nécessaires pour remédier à la situation".
Dans le cas contraire, elle pourrait de nouveau renvoyer l'affaire devant la justice et "proposer que des sanctions financières soient infligées". Paris dispose de
deux mois pour répondre au courrier de la Commission. Parmi les agglomérations concernées figurent Marseille, Paris, Montpellier, Toulouse, Grenoble, Strasbourg, ou encore Lyon et Nice.
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