Une équipe de 8 étudiants de l'université Toulouse III et de l'INSA Toulouse ont inventé un système de production autonome de levure enrichie en vitamine A pour mieux alimenter les astronautes dans le futur. Le projet va être présenté à un concours international sur la biologie synthétique.
Nous la consommons tous les jours dans le pain, la bière, les gâteaux... "La levure est un micro-organisme qui est nutritif. Elle contient des protéines, des vitamines et des minéraux", explique Laurène Adam, l'une des membres de l'équipe Igem 2020.
La levure est au coeur du projet de ces 8 étudiants de l'université Toulouse III et de l'INSA Toulouse. L'idée étant de permettre aux astronautes de produire en autonomie une levure enrichie en pro-vitamine A, vitamine qui est normalement assez difficile à conserver, dont les astronautes se retrouvent en carences dans l'espace.
Développer une levure dans l'espace grâce aux bactéries
Le système de production est composé de 2 compartiments dans lesquels sont placés 2 organismes différents : bactérie et levure. "La levure ne peut pas se développer directement avec les ressources disponibles dans l'espace", explique Laurène Adam. "Il a donc fallu trouver un intermédiaire, la bactérie, qui peut elle pousser avec des ressources infimes comme le CO2, le courant électrique, l'eau, les urines."
Nous avons imaginé une coculture entre une bactérie et ...une levure Saccharomyces Cerevisiae enrichie en provitamine A. Les astronautes seront capables de changer le goût de la levure selon différentes expositions à la lumière. pic.twitter.com/XGXpuKtBa2
— iGEM Toulouse (@iGEM_Toulouse) July 1, 2020
Cette levure cultivée dans l'espace pourra même avoir différentes saveurs : "citron", "rose sucrée"... Un véritable enjeu pour les futurs vols habités. Ce projet a été créé pour être présenté à l'Igem, un concours international sur la biologie synthétique, qui récompense "l' élaboration d'un système biologique innovant répondant à une problématique actuelle."
Au delà de la réussite à ce concours, dont les épreuves se dérouleront en octobre, le projet a déjà réussi à obtenir le soutien de la Commission Recherche de l'Université Toulouse III - Paul Sabatier, de la Fondation INSA Toulouse et du CNES (Centre national d'études spatiales).
"Ca peut avoir des répercussions assez grandes. Cela pourrait intéresser comme nouveau système de production de micro-organisme dans l'espace. Les micro-organismes servent à plein de choses."
Ce système pourrait par exemple être utilisé pour produire des médicaments, des molécules pharmaceutiques ou chimiques dont les astronautes auraient besoin par exemple dans des bases spatiales autonomes ou pour des voyages plus long comme ceux vers mars.