Toulouse : grèves simultanées des urgences, la pression monte à la régulation du Samu

Le centre d’appel du Samu 31 est quotidiennement confronté au stress mais ce vendredi, un maillon de cette chaine est encore plus tendu : le personnel qui oriente les patients. Comment faire quand le nombre de places aux urgences est encore plus limité par les grèves ?
 

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Dans la grande salle du Samu 31, grèves des urgences ou pas, le calme, la précision et la concentration règnent. Chacun connaît précisément sa mission.

Quand un patient appelle, c’est l’auxiliaire de régulation médicale qui prend la communication. Un premier bilan qui fait gagner un temps précieux au médecin régulateur qui prend ensuite l’appel. Le patient répond alors à une batterie de questions. Selon les cas, le médecin donne de simples conseils médicaux ou bien déclenche des moyens d’interventions. C’est précisément là, que la situation se complique actuellement.

Envoi des secours compliqué et places aux urgences limitées

Dans l’espace dédié à la supervision, les yeux sont rivés sur le tableau de régulation des urgences.

Où et comment orienter les patients alors que six services d’urgence sont dans le rouge, saturés, en raison, du personnel en grève ?  
Entre midi et deux heures, les urgences de Rangueil avaientt un taux de remplissage de 183% : ils accueillaient déjà 22 personnes alors que la capacité est de 12.

Aujourd’hui et plus qu’à l’habitude, le médecin régulateur expérimenté doit prendre des décisions et vite.

 Dans le traitement de certains dossiers complexes, il perd du temps pour appeler les services d’urgences dans le rouge pour présenter le patient.  Avant d’envoyer un patient, il faut s’assurer que l’établissement est d’accord et qu’ils ont les compétences pour l’accueillir

précise-t-on.

Une équipe est chargée de l’envoi des moyens d’intervention. Elle appelle la société d’ambulance ou les pompiers. Mais ce vendredi, encore plus, l’équipe doit prendre en compte les délais plus longs entre chaque intervention.  

Encore plus de pression

En début d’après-midi, le centre de régulation avait reçu 375 appels; une activité plutôt classique pour un mois d’octobre mais les patients attendent plus longtemps.

Les patients sont plus agressifs car le temps d’intervention est plus long et le personnel qui passe plus de temps à orienter les cas, est encore plus pressurisé. C’est plus intense qu’en temps normal et la qualité des soins est impactée

raconte le médecin urgentiste Pierre Roucolles

Pour alléger leur charge de travail, deux médecins régulateurs sont venus renforcés le service. Ils sont cinq aujourd’hui au total.

Et quand c’est jugé nécessaire, les accès dans les services spécialisés sont facilités : le patient est transféré directement dans les services appropriés, sans passer par l’accueil des urgences.

Mais le professeur Vincent Bounés se veut rassurant :

On a de la chance que les épidémies n’aient pas commencé… Malgré la simultanéité des grèves dans les urgences, pour l’instant, on maîtrise la situation

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