La pandémie sème aussi la pagaille dans les structures d'accueil de la petite enfance où le personnel travaille à flux tendu. Conséquence : des fermetures ou des horaires d'accueil réduits perturbent le quotidien des parents.
" A partir du 3 janvier, les horaires d'accueil changent. Ouverture de 8h à 17h30"
Le message a été placardé sur toutes les portes de la crèche Bordeblanche dans le quartier des Pradettes à Toulouse.
Habituellement, les enfants peuvent être reçus de 7 heures à 19 heures dans cet établissement. Mais le Covid est venu jouer les troubles fêtes dans une structure déjà à flux tendu.
"Le secteur de la petite enfance manquait déjà cruellement de main d’œuvre avant la pandémie, nous avons un mal fou à recruter. Résultat : avec la multiplication des cas de Covid ou des cas contact et des mesures d'isolement qui en découlent nous sommes parfois contraints de réduire notre offre d'accueil, voir de fermer des structures", se désole Laurence Katzenmaer, élue en charge de la petite enfance à la mairie de Toulouse.
A chaque nouvelle vague, il ne passe pas une semaine sans que le fonctionnement de l'une des 60 crèches municipales soit impacté.
Et les parents sont de plus en plus excédés par la situation. " Entre les fermetures de classe à l'école de notre aîné et les changements d'horaires à l'école du plus petit, cela devient ingérable pour nous", s'agaçait ce lundi matin une maman devant la crèche Bordeblanche.
A la mairie de Toulouse, la direction de la petite enfance a en effet autorisé la réduction de l'amplitude horaire des crèches lorsque le taux d'encadrement n'est plus respecté. " Nous prenons ces décisions en dernier recours et lorsque nous n'avons pas le choix. Nous devons garder la même qualité d'accueil pour les enfants", souligne Laurence Katzenmaer.
Les enfants victimes aussi de ces réorganisations
Mais les plus petits payent aussi le prix fort de cette pandémie. Les crèches sont actuellement en niveau d'alerte 2. Cela signifie qu'il ne doit pas y avoir de brassage d'enfants et leur accueil se fait par groupe distinct.
Concrètement, ils ont ainsi accès à un nombre d'espaces et d'activités limités. "C'est vraiment dommageable pour l'éveil", regrette une auxiliaire puéricultrice à la crèche Bordeblanche.
Des personnels épuisés
"On parle beaucoup des soignants ou des enseignants mais les personnels de la petite enfance sont aussi sur le front depuis le début de cette pandémie et leur engagement n'est pas assez salué", estime Laurence Katzenmaer.
A Toulouse en effet, de nombreuses crèches avaient été réquisitionnées durant le premier confinement.
Deux ans plus tard, de nombreux professionnels se disent épuisés et les mouvements de grève pour réclamer de meilleures conditions de travail se multiplient dans le secteur.
Actuellement 12 postes d'auxiliaires de puériculture sont à pourvoir à Toulouse mais ne trouvent pas preneur.